Le président Embalò dissout le parlement après le putsch manqué du 1er décembre : La Guinée-Bissau et sa pierre politique de Sisyphe !

Le président Embalò dissout le parlement après le putsch manqué du 1er décembre : La Guinée-Bissau et sa pierre politique de Sisyphe !

L’histoire a un bégaiement inédit en Guinée-Bissau avec le cycle d’élections, de coups d’Etat ratés-dissolution de l’Assemblée nationale et de deux pour le président Embalò Sissoco, car en mai 2022, il avait congédié le parlement, et avait convoqué le corps électoral pour le 4 juin de la même année pour élire de nouveaux députés. Un congédiement qui était la conséquence d’une tentative de coup d’Etat survenu le 1er février 2022.

A presque 2 années de ces gravissimes évènements, voici la Guinée-Bissau qui se retrouve dans exactement la même situation : un coup d’Etat étouffé dans la nuit du 30 novembre au 1er décembre, et une réunion de crise hier lundi 4 décembre avec le Conseil d’Etat, le président de la Cour suprême, le président de l’Assemblée nationale, Domingo Simões Pereira et le premier ministre Geraldo Martins.

Et comme le mentionnait l’ordre du jour : le renvoi des députés par le président Embalò, qui passe à l’acte, trois jours après le putsch manqué, car il avait annoncé qu’il «y aura des conséquences douloureuses», comprendre des gens allaient payer cash,  cette trahison.

A la vérité, Embalò avait-il le choix ? Non, car si l’histoire de la Guinée-Bissau se confond avec coups d’Etat manqués ou réussis, 9 au total depuis 1974, c’est qu’il n’y a jamais eu de consensus politique, ni de tolérance dans toutes les cohabitations, et l’armée a toujours arbitré en dernier ressort.

Pouvoir et opposition n’ont jamais véritablement abouti à un gentlemen agreement et en dépit d’élections régulières, le nœud gordien politique n’a hélas pas encore été tranché.

En 2022, lorsqu’il parvient au pouvoir, suite encore à des élections précédées de périodes troubles, illustrées par l’opposition Exécutif # Législatif, lorsqu’il a été élu, Embalò avait promis de solutionner les tensions politiques du pays vieilles de plusieurs années.

Las, puisque les résultats de ces élections avaient traduit la césure qui a cours dans le pays : le parti de Domingo Simões Pereira, qui a aggloméré la plateforme politique l’Alliance inclusive Terra-Ramka est sortie majoritaire aux législatives, forçant Embalò à une coexistence loin d’être pacifique avec le parlement. Il a essayé de colmater les béantes brèches, et l’irruption de la Garde nationale au siège de la Police judiciaire ce 30 novembre 2023 pour soustraire 2 ex-ministres (Finances et secrétaire au Trésor) lesquels avaient dérobé 10 millions de dollars dans les caisses de l’Etat, cette intrusion qui a provoqué la riposte de la garde prétorienne d’Embalò, la Garde présidentielle est symptomatique d’une atmosphère politique pesante, qu’est venue alourdir d’ailleurs un remaniement survenu, la semaine dernière.

Pour le président Embalò, le cerveau de cette tentative de putsch, le colonel Tchongo n’est que le bras séculier d’un commanditaire. Et il aurait voulu faire porter le chapeau à l’occupant du perchoir Simões, l’éternel rival, qu’il ne s’y serait pas pris autrement, puisque ce dernier perd son fauteuil. Même s’il a dit que cette dissolution est illégale car il faut au moins 6 mois pour le faire, or l’hémicycle a 3 mois.

Il y aura encore des élections législatives anticipées, et on risque encore de se retrouver avec les mêmes acteurs politiques qui seront réélus. Une Guinée-Bissau roulant politiquement, une pierre de Sisyphe, car ce pays jadis taxé de narco-Etat, a éternellement mal en sa gouvernance, et en son élite politico-militaire.

Un parlement taxé par Embalò «d’espèce de guerilla politique et de complot», et le même parlement qui demeure le poil à gratter de l’Exécutif. Le même président avait martelé en 2022 que «les coups d’Etat, c’est fini, tant que je serai à la tête de ce pays». A l’évidence, il a tout faux car hier dans l’après midi, il semble que les tires d’arme ont repris !

La REDACTION

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