Le président-sortant George Weah battu par son challenger, Joseph Boakaï   : Exemple d’alternance souhaitable en Afrique

Le président-sortant George Weah battu par son challenger, Joseph Boakaï  : Exemple d’alternance souhaitable en Afrique

Avoir été longtemps sur le rectangle vert, a sans doute joué, certains diront qu’il n’avait pas le choix, mais George Weah en s’adressant ce vendredi 17 novembre 2023 dans la soirée à la Radio nationale pour féliciter son rival, Joseph Boakaï pour sa victoire, a joué fair-play, geste qui se compte du bout des doigts, sur le continent ; où les sortants non encore sortis, s’accrochent aux accoudoirs de leurs fauteuils présidentiels, via des scrutins trompe-l’œil, truqués ou tronqués, ou pire à des crises électorales provoquées.

C’est un nouveau laurier de démocratie qu’accroche , l’ancienne colonie américaine constituée d’ex-esclaves, grâce à cette 3e alternance pacifique, due aux qualités de la première femme élue présidente Ellen Johnson Sirlef, un must, ce qu’il y a de meilleur, dans ce pays saigné à blanc entre 1989 et 2003 par des dictateurs et des seigneurs de guerre comme Samuel Doe, Charles Taylor, Prince Johnson…

George Weah, en rendant la politesse à Boakaï qui l’avait fait en 2017 à son endroit, fait preuve d’esprit chevaleresque, et ce, avant même que l’Administration électorale ne publie les résultats provisoires. Componction à cette posture de bon perdant. Défaite attendue du moins subodorée, d’autant qu’au 1er tour, avec 44,8 contre 44,43% pour son duelliste, le Ballon d’or africain savait, que le 2e tour risquait de lui être fatal électoralement. Comme nous l’écrivons dans une de nos éditions, le second round consacrera une victoire à la Pyrrhus et très coincée dans un mouchoir de poche, que ce soit Weah ou Boakaï.

Autre propédeutique de cette présidentielle, malgré sa popularité, Mister George, n’a pas pu capitaliser la prime au sortant, qui donne généralement une petite avance sur les autres candidats.

Enfin, on peut dire, que sous nos frimas, ce scénario d’un président-candidat qui perd les élections est la preuve que le scrutin peu ou prou, s’est déroulé dans la transparence, car un chef d’Etat au pouvoir n’organise pas des élections pour les perdre même pour un 3e mandat a fortiori un second bail.

Qui est Joseph Boakaï, qui vient de terrasser Weah à l’issue d’un duel à la régulière ? C’est un vieux caïman du marigot libérien, car ce presqu’octogénaire (78 ans) a roulé sa bosse dans la politique depuis des décennies dans le pays.

Sa victoire, il la doit à des facteurs tels que son flair d’avoir noué des alliances avec des barons locaux du sérail comme Prince Johnson, qui avait aussi été un faiseur de roi en 2017 pour Weah, avec lequel les relations se sont refroidies. Son discours a aussi fait mouche, car il a promis de dépêtrer le Libéria, de la situation dans laquelle il se trouve.

Et son «plan de sauvetage» a convaincu ses concitoyens notamment il promet de lutter contre la montée des drogues illicites, la mal-gouvernance, … Natif d’un village appelé Lofa, «le grenier du Libéria», à la frontière avec la Sierra-Leone et la Guinée, Boakai a persuadé les agriculteurs, puisqu’il fut jadis ministre de ce département.

L’âge du capitaine, sur lequel se gargarisaient le CDC (parti de Weah) et ses partisans, il l’a retourné pour en faire une qualité. Les Libériens ont préféré le vieil homme de 78 au «jeune» Weah de 57.

Enfin, le vote en Afrique est toujours nimbé d’ethnicisme : Boakaï est un autochtone, tout comme Weah… Pourra-t-il réaliser lors de ce quinquennat ne serait-ce que la moitié de ce qu’il a promis ? On dit souvent que les promesses de campagne n’engagent que les électeurs qui y croient.

La REDACTION

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