Le Qatar réconcilie l’Algérie et le Mali : La diplomatie des pétrollards toujours payante

Le Qatar réconcilie l’Algérie et le Mali : La diplomatie des pétrollards toujours payante

Chacun connaît les ambitions planétaires de cette micro-monarchie qu’est le Qatar, même si cela lui vaut souvent de nombreuses critiques, ce tas d’or bleu (gaz) est aujourd’hui au cœur de la géopolitique mondiale. Alors qu’elle est sur la brèche au Proche-Orient pour faire cesser la guerre Hamas-Israël et surtout libérer les prisonniers détenus par le Hamas, la voici au Sahel pour faire fumer le calumet de paix entre l’Algérie et le Mali, en bisbilles depuis quelques temps. Le casus belli : l’accueil par l’Algérie des fuyards et rescapés du CSP de Kidal, délogés par les FAMA, mi-décembre, et surtout la visite de l’imam Dicko en Algérie, reçu en grandes pompes, et même par le locataire du Palais d’El Mouradia, le président Abdelmadjid Tebboune.

Rappels d’ambassadeurs de part et d’autre pour consultations selon la terminologie consacrée, coupure des crédits et aides de l’Algérie au Mali, étendue au Burkina Faso et au Niger, désormais faisant un avec l’Alliance des Etats du Sahel…

Un gel diplomatique très médiatisé qui aura fait long feu, puisque l’ambassadeur algérien est retourné ce 5 janvier à Bamako, et son homologue malien la veille à Alger. Tous ces chassés-croisés diplomatiques ont été chapeautés par le Qatar. Abdoulaye Diop, le chef de la diplomatie malienne a été reçu à Doha, et la monarchie a promis de booster encore ses relations envers le Mali et d’y investir. Venant de ce grand argentier des révolutions arabes, et de cet investisseur boulimique, ce n’est pas un vain mot.

A la vérité, le Qatar joue double, partenaire privilégié de l’Algérie, il veut faire contrepoids aux Emirats Arabes Unis pour son influence au Sahel, Doha, veut gagner la sympathie de Bamako. Et on sait aussi que la dernière réunion initiée par le Maroc au sujet de la façade Atlantique à laquelle ont participé le Mali, le Burkina et le Niger n’a pas plu à l’Algérie. Une Algérie qui avait même accusé les Emirats Arabes Unis d’avoir alloué 15 millions de dollars au Maroc.

Pour cette réconciliation, Doha répète la rhétorique malienne : l’intangibilité du territoire est non-négociable (notamment avec le CSP et ses affidés CMA).

Enfin, on sait que le dialogue intercommunautaire malo-malien, projeté par Bamako, équivaut à un chant du requiem pour l’Accord de paix d’Alger de 2015, comateux depuis des années.

C’est donc un jeu de poker géopolitique de pays du Golfe persique éponges pétroliers et gaziers qui se déroule au Mali, et de façon générale au Sahel. Le 3e pays producteur de gaz du monde et le 12e Fonds souverain, le Qatar investment autority a réussi à étendre son soft power partout et le Sahel n’y échappe pas. Mais, ses voisins, les Emirats, l’Arabie Saoudite ont aussi du répondant. Cependant, on ne va pas ergoter sur une diplomatie qui pacifie les relations entre 2 pays, même si cette diplomatie des pétrollards payante du reste n’est pas exempte de griefs.

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