Le Rwanda quitte la CEEAC : La guerre à l’Est de la RD Congo se corse davantage

Le Rwanda quitte la CEEAC : La guerre à l’Est de la RD Congo se corse davantage

Vue du Sahel, ce largage des amarres CEEAC-Rwanda est un démi-évènement, depuis un certain 29 janvier 2023, date du divorce entre l’AES et la CEDEAO. Quand dans une organisation sous-régionale, un ou plusieurs membres trouvent que les règles qui la régissent sont bafouées, qu’il y a des postures anti-principielles qui ne sont pas dénoncées, bref si ces membres ne trouvent plus leurs comptes dans cette instituons, la solution est le ballot, faire sa valise et partir !

Au 26e sommet de la CEEAC  tenu, ce 7 juin 2025 à Malabo, en Guinée-Equatorial, jamborée qui a vu la reconduction du président hôte Theodoro Obienga N’Guema, à la tête de l’organisation pour une année à ce sommet le Rwanda a pris à une grave décision. C’est à cette occasion que le pays des Mille collines s’est fendu d’un communiqué, dans lequel indexant pêle-mêle plusieurs griefs, a décidé de partir : Mise sous éteignoir de l’article 6 du Traité de la CEEAC, qui stipule que la présidence tournante devait échoir au Rwanda, mais sous blocus de la Rd Congo, il n’en a rien été, rappel de l’exclusion du Rwanda au 22e sommet de la CEEAC en RD Congo en 2023, faite à l’UA et resté lettre morte, bref, pour le Rwanda, la CEEAC est de nos jours instrumentalisée et donc bis repetita encore pour le pays de Paul Kagame, qui avait déjà claqué la porte de la CEEAC, avant de revenir en 2016.

Ensuite, il fallait s’y attendre car si le Rwanda pointe le non-respect des textes de la CEEAC, le ver était dans le fruit, depuis l’avancée et le prise de Goma et Bukavu à l’Est de la RD Congo.

Depuis la mise sous coupe réglée de cette région par l’AFC-M23, la RD Congo et le Rwanda sont à couteaux tirés sur le terrain mais aussi à la CEEAC accusée d’être RD Congo-compatible alors l’EAC est pro-Rwanda !

A ce 7e sommet, on a tenté de diviser la poire en 2, en tenant coup sur coup, 2 réunions à Malabo pour calmer les ardeurs de Kinshasa, qui voulait quitter si la présidence était accordée au Rwanda. De guerre lasse, les 7 pays ont décidé de «lâcher» le Rwanda, qui s’est senti brimé et décide de couper les ponts. Et ces étincelles à ce 26e sommet sont le prolongement des condamnations, ces dernières semaines du M23, par la CEEAC, et de facto du Rwanda. Lors du sommet du 16 février 2025 à Malabo, la même CEEAC avait exigé «le retrait immédiat des troupes rwandaises du Nord-Kivu ».

Hier 8 juin, un autre sommet celui de la SADC et de la CAE est prévu en principe pour ramener la sérénité pour un règlement de la crise à l’Est de la RD Congo. Mais le peut-on quand l’un des principaux protagonistes s’en va ? Quid de la médiation qatarie ? Où en est le président Faure Gnassingbé, mandaté par l’UE dans ce combat ? Quelle est la situation sur le terrain alors que Kabila y est et pas pour des vacances ? Que peut faire Fayulu et les hommes de l’Eglise pour éteindre le feu ?

La problématique de la guerre à l’Est de la RD Congo est très complexe avec des ramifications insoupçonnées, mais dont la solution réside dans les mains de Tshisekedi et Kagame. Or, excepté la rencontre surprise de Doha, les 2 ne veulent pas se voir même en peinture.

La REDACTION

COMMENTAIRES

WORDPRESS: 0
Aujourd'hui au Faso

GRATUIT
VOIR