Législatives anticipées du 12 juin 2021 en Algérie : Majorité islamiste ou pas, rien n’est résolu

Législatives anticipées du 12 juin 2021 en Algérie : Majorité islamiste ou pas, rien n’est résolu

Ce sera au forceps et dans la douleur et colère qu’accouchera l’Assemblée populaire nationale (APN) dont les législatives du 12 juin dernier devront en principe pourvoir les 407 députés.

1407 candidats ont postulé dans ces députations dans un contexte algérien lourd d’un face-à-face pouvoir-Hirak-opposition. Echauffourées, émeutes et courses-poursuites dans plusieurs Wilayas comme Bouira, Tizi-Ouzo et Bejaie. Arrestations de plusieurs personnes, on parle de 222 dont des  figures de proue du Hirak notamment Karime Tabou et les journalistes Drerani et Ilhsane El Kadi.

L’opposition a boycotté le scrutin, le premier depuis la naissance du mouvement Hirak  le 22 février 2019, pour dire non  au 5e mandat de Boutef et exiger la fin de son système qui régenta le pays pendant 20 ans.

En dépit de la démission de Boutef le 2 avril 2019, de l’emprisonnement d’identités remarquables de sa galaxie tel Saïd Bouteflika son puîné et conseiller, malgré la disparition du général Gaïd Salah le 23 décembre 2019, chef d’état-major de l’armée et vice-ministre de la Défense et surtout véritable homme fort de l’Algérie ces dernières années, rien n’y fit. Les villes algériennes étaient toujours noires de monde réclamant un genre  tabula rasa, une mise à plat de la camarilla bouteflikiste. Et seule la Covid-19 a ralenti Hirak qui n’en démord pas quant à ses revendications originelles. La preuve par ces législatives dont le taux d’abstention devrait tourner selon certains analystes, autour de 70% plus que celui de mai 2017 qui était de 65%.

Quoiqu’il en soit et malgré ce vote unilatéral, sans l’opposition et rejeté par Hirak, ce vote  devrait signer l’avènement d’un nouveau gouvernement dont on ignore sous réserve des résultats, la configuration.  Nombreux sont ceux qui tablent sur 2 hypothèses probantes :

– soit au regard de l’article 110 de la Constitution  qui stipule que c’est la majorité parlementaire qui compose le gouvernement, les islamistes  reviennent en force et imposent leur équipe.

– soit le président Abdelmadj Tebboune reconduit le premier ministre Djerad qui refera la sienne.

Tebboune jure qu’il n’est pas question que les islamistes soient majoritaires au gouvernement mais le pourra-t-il s’ils ont  la réalité du pouvoir vu que les coalitions ont été la marque de fabrique de ces législatives ?

Avec ces  députations, c’est un président Tebboune qui tente de reprendre la main alors que pour posséder les cartes décisives, il lui aurait fallu œuvrer à ce que ces législatives voient la présence de l’opposition et calmer le front Hirak en lieu et place de serrer  la vis.  Avec ces législatives, majorité  islamiste ou pas, rien n’est réglé en Algérie.

La Rédaction

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