Le clash survenu ce 21 septembre 2024 entre le ministre sénégalais de l’Intérieur, le général Jean-Baptiste Tine et les 123 partis et formations politiques lors du Brainstorming est un signal fort que les élections législatives du 17 novembre 2024 seront tout, sauf une sinécure tant pour le nouveau pouvoir que pour l’ex-majorité.
En congédiant les députés le 12 septembre dernier et en fixant des députations anticipées pour le 17 novembre, le président Bassirou Diomaye Faye (BDF) assume et rassure : il n’était plus question de laisser perdurer cette sitaution où Benno Bokk Yakaar (BBY) «rame à contre-courant de l’Histoire », allusion au blocage systématique des députés de BBY relatif à la modification constitutionnelle qui devait biffer 2 institutions jugées budgétivores et planque clientéliste de partisans de l’ex-pouvoir.
Les étincelles qui ont essaimé dans la salle de réunion entre le gouvernement et les opposants, et le claquage de la porte par ces derniers mettent en exergue la forte tension, la défiance et le manque de confiance entre les 2 camps. Surtout, cette atmosphère à taillader au couteau montre bien que ces législatives sont vitales pour le pouvoir PASTEF et une bouée de sauvetage pour l’ancienne majorité.
C’est un scrutin qui va quelle que soit l’issue rebattre les cartes, redessiner l’environnement politique au Sénégal. Il y aura forcément recomposition et repositionnement après ce vote du 17 novembre.
Ces crispations préélectorales qui vont se multiplier sous diverses formes, et dont un des aperçus a été cette rupture de dialogue ce week-end, préfigurent deux scénarios :
– Soit BBY sort vainqueur et bonjour la cohabitation et bonjour un Sénégal ingouvernable.
– Soit les Sénégalais réaffirment leur choix du 24 mars 2024, par un second ras-le-bol de l’ancien pouvoir de Macky Sall, en donnant la majorité parlementaire à BDF ! Car qu’on ne s’y trompe pas la victoire PASTEF fut moins, une adhésion totale des électeurs, qu’un rejet de BBY.
Avoir le quitus de députés à l’hémicycle pour le nouveau Exécutif est gage de pouvoir prouver cette rupture systémique, en donnant du travail à 75% de cette population dont l’âge médiane est de 30 ans, c’est mettre un terme ou circonscrire l’immigration «suicidaire», dixit le président BDF le 11 septembre dernier à M’Bour après le drame qui a fait 36 victmes.
C’est aussi gérer la conjoncture sous régionale, marquée par le terrorisme, avec les attaques au Mali par exemple, car même si le Sénégal est jusqu’à présent préservé, il faut anticiper.
C’est agir, transformer les promesses électorales en actes concrets. Car l’état de grâce, c’est fini pour le tandem Faye-Sonko, et cette nouvelle ère que les jeunes sénégalais appellent de leurs vœux, sinon, de leurs votes, cette nouvelle ère doit advenir fissa ! L’opposition consciente de cet enjeu, joue aussi la montre, rechigne, tance et les attentes des populations urgent et le temps politique est toujours différent du temps de ces attentes.
La REDACTION
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