Législatives du 29 mars au Mali et coronavirus : Un électorat envoyé au casse-pipe sanitaire !

Législatives du 29 mars au Mali et coronavirus : Un électorat envoyé au casse-pipe sanitaire !

Contre insécurité et coronavirus avérés, le Mali a tenu le 1er tour des législatives hier 29 mars. Reporté par 2 fois et par souci de combler un vide légal et légitime, IBK, et avant lui, son premier ministre ont tenu à réaffirmer l’impossibilité de reporter ces votations.

Un scrutin qui s’est  déroulé d’abord avec le rapt du chef de file de l’opposition Soumaïla Cissé intervenu le 25 mars dernier, alors que ce dernier avec son équipe de campagne sillonnaient la région de Tombouctou, d’où d’ailleurs est survenu l’enlèvement, avec à la clef la mort de son garde de corps.

Que «Soumi» ait été enlevé par le Front de libération du Macina (FLM) qui projeterait de l’échanger contre les membres de sa katiba, ou qu’il l’ait été par d’autres groupes, peu importe, cet acte remet au goût du jour l’opportunité même d’avoir maintenu ce scrutin.

Urnes emportées, véhicule ayant sauté sur une bombe artisanale toujours dans Tombouctou, montrent à souhait que le rafistolage électoral ne résiste pas au contexte sécuritaire.

Ni d’ailleurs à celui sanitaire. De 2 la veille du scrutin, on est à une vingtaine de malades du Covid-19 et à un décès, le tout alors que le pouvoir a tenu à avoir son vote.

Pour donc renouveler le siège de 147 députés, les autorités maliennes n’ont pas hésité à envoyer leurs compatriotes à braver les risques de choper le coronavirus. Une crainte justifiée lorsqu’on a constaté que les mesures-barrières (présence de gel hydro-alcoolique, masques, constat de salutations avec la main…) n’ont pas été respectées, bref les dispositifs pour couper la chaîne de contamination ont été royalement ignorés dans des bureaux de vote, alors qu’avec la virulence de la contagiosité du Covid-19 (2 fois plus que la grippe ou Ebola) est avérée, on frise l’amateurisme, voire l’irresponsabilité dans la gestion de cette pandémie.

Préservé du moins officiellement, le Mali aurait dû en profité pour anticiper et prendre toutes les mesures pour contenir la maladie.

Si la Côte-d’Ivoire se claquemure (Abidjan sera confinée dès aujourd’hui) idem pour le Burkina, avec 10 villes en quarantaine, le Sénégal, le Niger ont pris des mesures drastiques … Par mimétisme et même par pragmatisme, le Mali devrait non pas «jouer» avec cette pandémie, mais profiter pour réduire tous les risques au maximum. Hélas, contrairement par exemple à la France, qui a repoussé le second tour ou même en Russie, où Poutine a reporté de nombreuses mesures institutionnelles, le Mali a organisé ses législatives. On ne peut pas dire que c’est un risque calculé, et peu ou prou, ce sont des électeurs d’ailleurs clairsemés (on les comprend) qui se sont déplacés, ce sont des électeurs qu’on a envoyés au casse-pipe sanitaire. Car, on touche du bois, mais si après ces votes, on se rendait compte que le Mali a de nombreux contaminés, dus à ces élections, le pouvoir porterait là une lourde responsabilité historique de mise de populations en danger. Volontairement ! .

La REDACTION

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