Législatives J-1 au Togo -Tragédie africaine en vue: cherche fissa diplomatie souterraine

Législatives J-1 au Togo -Tragédie africaine en vue: cherche fissa diplomatie souterraine

Pour qui et qui des 860 candidats ont voté les militaires, gendarmes et policiers dans les 201 bureaux de vote qui leur sont réservés, lesquelles forces de l’ordre et de défense ont accompli hier 18 décembre, leur devoir civique par anticipation ? Nul ne peut le dire, sauf à ce que le général Yark Damehane, le ministre de la sécurité et de la protection civile réitère le syndrome François Boko de février 2005, en relevant cette réalité et en démissionnant ! Peu probable.

La campagne électorale a pris fin mardi à 00h, et en principe demain 20 décembre 2018, 3 millions de Togolais devront prendre d’assaut les urnes pour élire 91 députés de la future Assemblée nationale. Un scrutin tronqué, car si c’est 12 partis qui vont à la conquête de ces sièges, les partis de l’opposition représentatifs d’une partie des Togolais seront aux abonnés absents, et pire, appellent leurs ouailles à œuvrer pour que ces députations n’aient pas lieu.

Les 8 et 9 décembre derniers, le C14, comprendre la coalition de formations politiques anti-législatives, pour ne pas dire anti-Faure Gnassingbé, a manifesté pour dire ‘’non’’ à la post-position de ces législatives, avant les réformes institutionnelles et constitutionnelles, censées mettre les choses à plat. Des manifestations matées dans le sang avec 4   macchabés, dont un enfant de 12 ans, le jeune Idrissou Moufidou,  mécanicien de son état, tué selon l’opposition, par le général Félix Kadanga, qui n’est rien d’autre que le chef d’état-major général de l’armée togolaise.

Un mécanogate tragique qui s’il s’avérait est gravissime car si le chef d’état-major général d’une armée, descend lui-même sur le terrain pour mater l’opposition et va jusqu’à tirer sur un gamin de 12 ans, c’est que le Togo a touché le fond, et on ne sait pas sur quel jour les Togolais se réveilleront demain 20 décembre 2018. Dans probablement un pays transformé en bled orwellien, où le temps semblera s’arrêter pour certains puisque toute manifestation contre le scrutin est interdite, «sous peine de subir le rigueur de la loi», dixit le premier responsable de l’appareil répressif.

Une interdiction à laquelle, le C14 entend passer outre et dont il n’a pas encore dévoilé le mode opératoire. Ce qui ne présage rien de bon, sauf de violences, du sang et peut-être des victimes, surtout que le C14 est convaincu à présent, qu’en mettant entre parenthèses, les réformes politiques tant réclamées, le pouvoir a réactivé les réflexes congénitaux, et que seul un bras de fer demeure la solution.

Bien sûr, côté pouvoir on laisse entendre que le happening insurrectionnel du Burkina, ne saurait traverser Cinkanssé, le frontière pour atteindre Lomé, et à fortiori Lomé 2, la présidence. Ce qui est vrai en partie, car le Togo n’est pas le Burkina, même s’il y a une loi d’airain quasi-universelle, qui fait qu’un peuple martyrisé des années durant, qui se retrouve le dos au mur, et qui n’a plus grand-chose à attendre, est capable de tout, même face à des dirigeants forts, protégés par des citadelles impénétrables que garde une armée prétorienne. Il n’y a pas de citadelle qu’un peuple ne peut pas prendre.

Quelle diplomatie souterraine pour sauver urgemment le Togo ? Car c’est de cette chorégraphie officieuse dont on a besoin au Togo, les 2 missionnés de haut vol de la CEDEAO que sont Alpha Condé et Nana Akufo-Addo, englués dans leur quadrature de cercle, étant disqualifiés.

Qui pour à défaut d’arrêter ce scrutin, car plus rien ne peut empêcher que demain soit le 20 décembre, qui donc pourrait permettre de limiter la casse, et de trouver, plus tard, un scénario pour que le C14, se remette dans ce jeu politique ? Car à quoi bon faire des législatives tronquées, et probablement truquées, sans une partie du pays très représentatif. A l’évidence, il faut encore plusieurs rounds de négociations intertogolaises après   celles de 2006.

Sam Chris

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