Les Talibans maîtres de l’Afghanistan : Quelques leçons vues du Sahel

Les Talibans maîtres de l’Afghanistan : Quelques leçons vues du Sahel

 

«L’issue de la guerre en Afghanistan devrait faire réfléchir au Mali et au Sahel. Notamment ceux qui, depuis des années formulent les mêmes demandes que les chefs de guerre terroristes. Concentrons-nous sur la construction d’un Etat viable. S’unir ou périr ». Paroles de Tiébilé Dramé, président du parti PARENA au Mali.

Ni l’Allemagne, ni la France, et surtout les Américains, nulle puissance n’a pu contenir les Talibans depuis 20 ans. Des milliers de Boy’s tués, des dizaines de soldats européens également, des millions de dollars engloutis, et des technologies déployées, rien, absolument rien n’a pu empêcher les combattants talibans, qui ont pris une à une les villes afghanes.

Et finalement Kaboul est tombé et le président Ashraf Ghani a fui «pour éviter un bain de sang», dit-il via son vice-président Abdullah Abdoullah mais en réalité pour ne pas se faire tuer. Kaboul brûle, en feu, détruite par les Talibans et ce 15 août 2021, c’est vraiment un Waterloo pour la Communauté internationale dans cette Afghanistan où se disputent les grandes puissances par tribus interposées.

Soit, les lointaines plaines talibanes, sont à des milliers et des milliers de kilomètres du Sahel, mais la tirade de l’ex-ministre des Affaires étrangères du Mali, et président du PARENA, n’est pas à balayer du revers de la main.

Il y a quelques causes en Afghanistan, qui expliquent, la déliquescence de l’Etat : corruption endémique, clanisme, trop d’interventionnisme étranger, mal-gouvernance… Vœux d’un groupe de vouloir instaurer un Etat islamique, absence d’Etat…

Au Sahel, dans les 5 pays concernés par les effets pervers de la chute de Kadhafi, il y a quelques leçons à tirer de la situation afghane :

  • Le Sahel doit se battre d’abord avec ses moyens et compter ensuite sur les autres ;
  • Le tout-guerre devrait être analysée sous l’angle des tenants et aboutissants, et les moyens de guerre colossaux pèsent peu face à des combattants aguerris et connaissant le terrain.
  • Aucun pays étranger ne veut que le Sahel devienne un bourbier pour lui , et à tout moment les alliés extérieurs peuvent plier bagages
  • Les terroristes et assimilés qui imposent cette guerre n’ont rien à perdre.
  • Ils peuvent mener cette lutte aussi longtemps que le fruit des rapines et des rapts, et l’économie crapuleuse restent florissants ;
  • La mal-gouvernance doit cesser, et l’avènement d’Etats forts sont aussi de la mise ;
  • L’accent enfin doit être axé sur des armées aguerries à cette nouvelle guerre au sahel.

Si en Afghanistan, après 20 ans l’oncle Sam rapatrie ses boy’s, il faut savoir tirer une grande propédeutique de ce recul. En guerre, cela s’appelle tactique. Voilà maintenant que les USA qui veulent faciliter la négociation mort-née depuis des lustres entre les désormais maîtres de Kaboul, et les ex qui ont pris la cavalcade. Changement du fusil d’épaule !

Au Sahel, pour pouvoir empêcher l’instauration d’un califat, que les terroristes appellent de leurs vœux et de leurs armes, sans que la zone ne devienne incandescente, il faut la guerre, et d’autres actions connexes, que seul le contexte sahélien dicte.

La REDACTION

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