Curieuse coïncidence, c’est le jour du début du départ des 1 500 soldats français du Niger que les USA acceptent enfin qu’il y a eu un coup d’Etat dans ce pays. Jusqu’à présent et presque 3 mois après le débarquement par la force du président élu démocratiquement Mohamed Bazoum par les militaires, les Etats-Unis évoquaient toujours «la préservation de l’ordre constitutionnel au Niger». Une différence sémantique avec le vocable putsch utilisé par la France, la CEDEAO et l’UE.
Pourtant, l’Amérique s’aligne sur les principes de la CEDEAO et de l’UE pour quasiment tout le reste. Depuis ce 11 octobre, c’est 442 millions de dollars qui sont coupés dans l’aide au développement du Niger par les USA, lassés de chercher l’introuvable solution pour que demeure cet ordre constitutionnel.
Durant ces 2 mois, reconnaît l’Administration américaine, toutes les voies ont été explorées pour le maintien de l’ordre conforme à la Loi fondamentale. Il était temps car, le constat qu’il y a eu interruption de la marche de l’Etat de droit est patent. Or, les Lois américaines sont limpides sur ce plan : tout coup d’Etat dans un pays bénéficiant de l’aide américaine, voit automatiquement l’appui des USA stoppé. Le Burkina en a vécu l’expérience avec la suspension du MCC, et de l’AGOA.
Le Niger perd une aide précieuse, surtout que celle venant de l’UE a été aussi coupée suite au coup d’Etat. Ce qui fait une béance dans l’économie du pays auxquelles s’ajoutent les drastiques sanctions de la CEDEAO.
Pour en revenir aux USA, certes, l’oncle Sam a arrêté un biberon, mais ses 1 300 Boys demeurent au Niger, même s’ils ne formeront plus et ne seront plus au cœur des activités militaires de leurs homologues du Niger. Mais, ils surveilleront toujours cette zone sahélienne, notamment auront un œil sur les activités des terroristes.
C’est un tableau gagnant pour les USA, qui conservent donc leurs soldats et leurs bases de Niamey et d’Agadez. Un point sur le plan militaire donc pour eux. Et du reste, on a senti que même les putschistes n’avaient pas trop d’empressement à pousser les militaires américains dehors, contrairement aux français. Economiquement, et comme l’ont souligné la Banque mondiale et le FMI, qui tiennent actuellement leur AG au Maroc, sur le plan économique, le Niger a de sérieux problèmes avec la problématique de l’énergie, la Nigelec ne pouvant pas assurer la desserte demandée, le retard accusé dans la réalisation du barrage de Kandadji mis à l’arrêt faute de financement, l’approvisonnement en eau potable…
Toute chose, ajoutée au contexte actuel impose un serrage de ceinture encore plus pour les Nigériens !
La REDACTION
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