Lettre de contrition du Roi belge à Félix Tshisekedi : 60 ans après les indépendances, le passé colonial est-il soluble dans un épistolaire ?

Lettre de contrition du Roi belge à Félix Tshisekedi : 60 ans après les indépendances, le passé colonial est-il soluble dans un épistolaire ?

60 ans après l’indépendance de l’ex-Zaïre et 75 après avoir appartenu à la Belgique, le président de la RD Congo a reçu une correspondance du roi des Belges dans laquelle  ce dernier a fait acte de contrition relative aux «blessures infligées aux Congolais lors de la période coloniale».

C’est suffisamment rarissime et inédit pour ne pas être souligné. L’épistolaire adressé au président Félix Tshisekedi crève un abcès devenu gros au fil des ans : ce passé colonial qui ne passe guère. «Il faut pouvoir se parler de notre longue histoire commune en toute vérité et en toute sérénité», a-t-il écrit à son homologue congolais.

De son arrière-arrière-grand-père le roi Léopold II qui avait fait de ce pays-continent sa propriété privée entre 1885-1908 à celle de la cession du Congo à l’Etat, l’actuel monarque belge se confond en «regrets».

Cette demande de pardon, parce que c’en est une survenue sur le tard est à saluer, et intervient dans une ambiance de croisade contre un racisme planétaire, dont la mort de George Floyd aux USA a été le détonateur récent avec ses conséquences de manifs dans le monde, de boucan et de déboulonnades de … statues de colons ou négriers.

La première ministre belge qui inaugurait une plaque commémorant l’indépendance de la RD Congo, a bien salué cette attitude du Roi.

Mais la question est de savoir si une simple lettre fut-ce de regrets peut-elle effacer des années de mise sous coupe réglée d’un pays, avec pillages, spoliations et même assassinats par procuration d’un premier ministre en la personne de Patrice Lumumba ? La réponse est non ! Cette correspondance dans laquelle le Roi belge bat sa coulpe au nom du royaume n’absout pas son pays de tout le mal fait à la RDC, victime de ses richesses hydrologiques, et hydriques.

La politique de colonisation érigée en politique nationale à l’époque par la Métropole, à l’égard de cette colonie, a laissé des traces indélébiles qu’aucune lettre ne peut effacer. Le colonialisme belge n’est pas soluble dans une correspondance.

C’est déjà bien, ce geste, mais il faudra peut-être d’autres actes concrets pour amoindrir les stigmates de cette période sombre entre ces 2 pays. Et ça, c’est avec le temps.

Sam Chris

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