L’ex-président mauritanien «Aziz» bientôt devant la Cour criminelle : Avec Ghazouani, c’est vraiment fini !

L’ex-président mauritanien «Aziz» bientôt devant la Cour criminelle : Avec Ghazouani, c’est vraiment fini !

Quand 2 amis a fortiori militaires se brouillent cela peut finir dans le sang ou devant les tribunaux. Et l’amitié est très soluble dans le pouvoir ! En Mauritanie, entre le président actuel Mohamed El Ghazouani et son prédécesseur Mohamed Albdel Aziz, c’est la guerre.

Car le premier a laissé le second entre les mains de la justice, et après quelques actes vexatoires (garde à vue, convocation à la police), ce dernier aura droit à un procès devant la Cour criminelle avec 11 autres dignitaires de son régime. Pour «corruption, blanchiment d’argent et d’enrichissement illicite». Qui l’eut cru pourtant ?

Les 2 frères d’armes étaient pratiquement inséparables. Ghazouani fut le chef d’état-major d’Abdel Aziz, plus un ami, avec des liens familiers forts, puisque Ghazouani est marié à une nièce d’Aziz et les 2 généraux étaient pour les Mauritaniens «A la vie, à la mort» pour ces 2 hauts gradés de l’armée qui sont au cœur du pouvoir. Tous 2 ont présidé aux destinées du célèbre Bataillon de la sécurité présidentielle (BASEP). Ghazouani a été chef d’état-major d’Aziz, puis son ministre de la Défense en 2018.

Mieux, Ghazouani a gardé chaud le fauteuil «d’Aziz» après l’attentat du 13 octobre 2012, après lequel il a été évacué en France. D’aucuns avaient donc perçu l’élection de Ghazouani en août 2019 comme un scénario Poutine-Medvedev en Russie. Erreur, très vite, l’élu s’est «émancipé» si tant qu’il a été le filleul «d’Aziz». Mieux ou pire en juillet 2020, une commission parlementaire enquête et met en cause «Aziz» sur une gouvernance qui laisse à désirer durant ces 2 mandats. En août, il est en résidence surveillée, et les choses s’accéleront jusqu’à ce procès en vue.

Et l’inculpé a beau invoqué l’article 93 de la Constitution qui lui confère une immunité, on s’achemine vers un procès de l’ancien président devant la Cour criminelle, et ce sera un procès qui fera date, qui sera très suivi par les Mauritaniens et dégagera quelques leçons de choses politiques. Son retentissement sera tellurique car on aura remarqué que même dès le départ Ghazouani a essayé de se tenir loin du dossier «Aziz», qui a fini par être politique. Car en trame, s’est joué aussi le sort de l’UPR, le parti présidentiel que chacun d’eux voulait contrôler, et in fine, avec l’élection de Ghazouani en 2019, c’est lui qui a remporté le bras de fer.

Le terrain est certes maintenant judiciaire, mais à fort parfum politique. Et les Mauritaniens tireront sans doute des leçons de ce procès, et surtout de la gestion du pouvoir, lequel encore une fois avec le cas «Aziz» Ghazouani prouve qu’il ne se partage pas.

La REDACTION

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