Libération de 380 combattants du Fact au Tchad : Son chef Mahamat Mahdi Ali reste le caillou dans le soulier de Deby fils

Libération de 380 combattants du Fact au Tchad : Son chef Mahamat Mahdi Ali reste le caillou dans le soulier de Deby fils

 

Appréhendés après la marche sanglante d’octobre dernier, jugés et condamnés à de lourdes peines sinon à la perpète le 2 mars, 380 combattants du Front pour l’alternance et la concorde au Tchad (FACT) ont été graciés le 5 avril courant par le chef de l’Etat, le général Mahamat Deby.

C’est un grand geste de magnanimité, d’apaisement et de recherche de paix de la part du président, car le FACT est à l’origine de l’assassinat de son maréchal Deby père le 21 avril 2021. Hier à la prison de Klessoum, une sobre et brève cérémonie a eu lieu, pour élargir ces 380 condamnés en présence de leurs parents et de journalistes. Symboliquement, le garde des sceaux, Mahamat Ahmat Alabo a remis à une trentaine d’entre eux, un certificat de libération.

Effacées donc à l’encontre de ces 380 sur plus de 400, les accusations «d’acte de terrorisme et d’atteinte à la vie du chef de l’Etat», qui leur a valu ces condamnations à perpétuité pour la plupart.

S’il faut se féliciter de cet acte discrétionnaire du président de la Transition tchadienne, qui va dans le sens de la consolidation du vivre-ensemble, que le dialogue national inclusif n’a pas apparemment pu trouver, s’il faut donc saluer ce geste, il reste que le  cas du leader du FACT, Mahamat Mahdi Ali et de 54 autres condamnés par contumace qui n’ont pas bénéficié de cette mansuétude présidentielle pose problème.

Que valent ces libérations, si le chef du FACT est condamné et même recherché ? Le FACT a-t-il raison de parler de geste humanitaire et non de réconciliation (ce qui n’est pas sans rappeler la libération de soldats loyalistes par le groupe rebelle) ? De son exil en tout cas, Mahamat Mahdi Ali parle donc de «négociation pour une paix définitive au Tchad».

Lorsqu’un tel chef qui a l’envergure des frères jumeaux Erdimi, lorsqu’un tel leader rebelle tend la main, c’est toujours bon pour le pouvoir de le saisir. Car Mahamat Mahdi Ali demeure le petit caillou dans le soulier de Deby fils. C’est la preuve d’ailleurs de la faiblesse insigne du dialogue inclusif qui a certes engrangé des avancées, mais les cœurs ne sont pas encore enduits de baume, les rancœurs sont encore palpables et les rebellions n’ont pas encore déposé les armes, dans un pays d’ailleurs où le pouvoir est au bout du fusil.

C’est pourquoi, libérer à dose homéopathique des prisonniers politiques, ou des terroristes, c’est selon, libérer ceux-ci, c’est salutaire, mais le mal n’est pas résolu à sa racine. FACT et autres groupes politico-militaires, sans oublier les politiques tel Succès Masra… tous les fils du Tchad doivent être écoutés. L’arbre à palabre ne produira l’effet escompté qu’à ce prix.

La REDACTION

COMMENTAIRES

WORDPRESS: 0
Aujourd'hui au Faso

GRATUIT
VOIR