Libération de Bobi Wine en Ouganda :  Le scénario machiavélique de la galaxie Museveni est en marche

Libération de Bobi Wine en Ouganda :  Le scénario machiavélique de la galaxie Museveni est en marche

Petite victoire judiciaire du truculent jeune face à la machine répressive du président Museveni. Hier lundi 25 janvier 2021, la Haute Cour de justice ougandaise a ordonné la libération de l’opposant encerclé dans sa résidence depuis le 14 janvier dernier (date de l’élection présidentielle). Cette décision qui met fin à plus d’une dizaine de jours de restriction pour le principal challenger du vieux briscard à la dernière présidentielle, ouvre du même coup à la levée du siège de son domicile et au départ des centaines de soldats et policiers vers leur garnison.

La levée de ce siège ne constitue pourtant pas liberté totale pour le célèbre chanteur et icône de la jeunesse ougandaise. Bobi Wine devra, selon les termes de l’ordonnance de la Haute Cour de justice être maintenu sous surveillance. En effet, en ordonnant la fin du siège du domicile de l’opposant tout en le maintenant sous un régime de surveillance, la Haute cour de justice trahit un principe fondamental des libertés individuelles et collectives. Cette décision équivaut en quelque sorte à libérer un prisonnier mais à le garder dans sa cellule pour des raisons peu évidentes.

A y voir de près, cette décision de la Haute cour de justice n’est pas anodine et ne coule pas de source. Elle pourrait résulter des nombreuses réactions de rejet et de dépit des chancelleries occidentales dont les pressions multiformes ont contraint les autorités ougandaises à aller dans ce sens en allégeant les conditions de détention de l’opposant. Parmi les réactions de désapprobation, celle de l’ambassadeur des Etats-Unis à Kampala, Natalie Brown, très critique envers les autorités ougandaises, qui avait dénoncé le harcèlement des candidats de l’opposition et l’assignation à résidence de fait de Bobi Wine. Du reste, sa visite avortée au domicile du chanteur avait été perçue comme un acte de provocation par le gouvernement.

En clair, à travers cette décision de justice, le gouvernement tente de lâcher du lest tout en gardant la main sur les mouvements de Bobi Wine dont la popularité inquiète au plus haut sommet du pouvoir. Face à ce jeune qui dérange, la répression reste le maître-mot du pouvoir. Et le moins que l’on puisse dire, c’est que les faucons du régime avaient préparé le scénario de cette présidentielle et n’entendaient en aucun cas laisser la moindre place à la contestation. C’est donc ce scénario qui en train d’être déroulé depuis le début de ce processus électoral. Que l’on ne s’y trompe pas, la liberté partielle  qui vient de lui être accordée est une étape de ce scénario digne du philosophe italien Machiavel, conçu dans les laboratoires et officines politiques mis en place par la galaxie du président Yoweri Museveni qui entamera bientôt son sixième mandat.

Davy Richard SEKONE

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