Paul Rusesabagina avait-il foi en sa bonne étoile ou savait-il que les Etats Unis ne le laisseraient pas tomber, lorsqu’il souriait et était optimiste à son arrestation à Kigali via Dubaï ? Lui seul sait. Toujours est-il que presque 2 ans après avoir été condamné à 20 ans de prison, il a été libéré ce samedi 25 mars, grâce à Washington.
Mais au regard de cette arrestation nébuleuse, ayant embarqué des USA pour les Emirats arabes, et ayant pris un jet privé pour un pays de l’Afrique centrale, son avion s’est finalement posé inopinément dans la capitale rwandaise où informés de la présence du «colis » à bord, les limiers du pays sont venus le cueillir dans l’avion, au nom du mandat d’arrêt international émis le 9 novembre 2018 qui pendait sur sa tête pour terrorisme. On était le 31 août 2020. Au regard d’une telle arrestation, beaucoup de questions demeurent en suspens.
14 pages de faits criminels sont édictés contre Paul Rusesabagina par le procureur général du Rwanda d’alors Jean Bosco Mutangana lesquels vont de la «constitution d’un groupe armé illégal, meurtres, vol à main armée, incitation à l’insurrection, incendie criminel…». En vérité, c’est le mythe du Héros de l’Hôtel Rwanda, le film de Terry George, retraçant la bravoure, les bonnes actions de Paul Rusesabagina à l’égard des Tutsis, lors du génocide de 1994, en fait, c’est pour aller à rebrousse-poil du supposé Bon Samaritain que le Rwanda veut détruire. Pour le pays des Mille fosses communes, le héros de l’Hôtel Rwanda n’est qu’un imposteur !
Outre ce crime de génocidaire, Rusesabagina l’illustre exilé a aggravé son cas en devenant un opposant farouche à Paul Kagame, plus virulent que l’égérie Victoire Ingabire ! En cofondant en 2017 le parti d’opposition dénommé Mouvement rwandais pour le changement démocratique (MRCD) avec une branche armée les Forces de libération nationales (FLN) l’ex-directeur de Radio Mille Collines savait à quoi s’attendre. Multipliant les sorties au vitriol contre le pouvoir de Kigali, il devait mesurer le risque qu’il encourait.
Le voilà après 2 années de prison libre grâce aux Américains. «Nous voulons réinitialiser nos liens avec les Etats-Unis d’Amérique», a laissé entendre Kigali au sujet de cet élargissement. Libre grâce à Washington qui a remercié le Rwanda pour ce geste !
Le cas Rusesabagina prouve que les relations entre les USA et le Rwanda si elles ont connu des périodes polaires, elles vont repartir de plus bel, car lorsqu’on «réinitialise un logiciel, il repart comme il était avant. C’est la preuve que Kagame reste et demeure un maillon essentiel dans la géopolitique américaine. Maintenant pourquoi la grande Amérique tient à ce que Rusesabagina soit libre ? A-t-on besoin de ses services à Washington ? Grandes questions !
La rédaction
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