Libération du journaliste Stanis Bujakera et obsèques  de Cherubin Okendé, le «suicidé» : Deux dossiers qui entachent les toges de magistrats congolais !

Libération du journaliste Stanis Bujakera et obsèques  de Cherubin Okendé, le «suicidé» : Deux dossiers qui entachent les toges de magistrats congolais !

 

A quelques heures d’intervalle, se sont déroulés en RD Congo deux évènements lesquels en apparence n’ont rien à voir, mais qui sont peu ou prou liés. En effet, alors que le journaliste de Actualités CD et de Jeune Afrique, Stanis Bujakera humait l’air de la liberté, après 6 mois de détention, se déroulaient les obsèques de l’homme politique Cherubin Okendé !

Condamné à 6 mois qu’il a déjà purgé, notre confrère est donc libre, après le retrait en appel du parquet. Liberté pour le premier, Adieu pour le second, qui a eu, pourrait-on dire moins de chance que celui qui a goûté aux «délices» des donjons de la prison de Makala, pour avoir entre autres selon les accusations portées contre lui diffusé un «faux rapport», qui mettaient gravement en cause les renseignements militaires congolais dans la mort de Cherubin Okendé. Jugé à la va-vite, le procureur avait requis 20 ans contre Stanis, réquisitoire non-suivi par les juges qui l’ont condamné ce lundi 18 mars à 6 mois, tout en le reconnaissant coupable des charges portées contre lui. Comme il avait déjà passé 6 mois en prison il est libre.

Libéré, il ne compte pas faire appel, mais avoue que la justice a fait dans le déni, et qu’il n’en démord pas que sa condamnation est «une démonstration de l’acharnement sur les journalistes qui font leur travail d’informer».

Libre sans doute, Stanis l’est, mais le cœur serré et la gorge nouée, puisque sa levée d’écrou est concomitante aux funérailles de l’ancien ministre des Transports et député national, retrouvé mort dans son véhicule en plein centre de Kinsahasa.

Des obsèques teintées de colère de ses familles biologique et politique, lesquelles ne croient guère à la thèse officielle de «suicide» servie. En effet, le 29 février dernier après «autopsie», les experts ont conclu au suicide. «Cherubin ne s’est pas suicidé. Il a été assassiné. Ceux qui l’ont tué vont aussi subir le même sort», a martelé George Oyema, proche du défunt à l’hôpital du cinquantenaire à la levée du corps. Il a aussi déploré qu’aucun officiel ou parlementaire n’ait daigné venir assister aux adieux de Cherubin Okendé.

On le voit, tout cale sur ce suicide, auquel beaucoup n’y croit guère. Il n’est pas jusqu’à l’Archevêque métropolitain de Kinshasa, Fridolin Ambongo Besungu qui, lors de l’office religieux en hommage au défunt à la cathédrale Notre Dame du Congo, n’ait battu en brèche cette thèse. Comment peut-on croire que Cherubin qui venait de marier sa fille s’est tiré une balle pour se tuer ? a interrogé le cardinal Fridolin Ambongo Besungu. «La justice congolaise est malade», a cinglé l’homme de Dieu.

La libération de Stanis Bujakera et ce «suicide» de Cherubin (accrédité par le parquet) viennent entacher la toge des magistrats congolais, en tout cas de ceux qui ont jugé ces 2 affaires qui n’en font qu’une. Et même s’il ne faut pas anathemiser toute la justice congolaise, ces 2 affaires sentent des dossiers gérés à la va-vite et c’est un grand défi pour le président Felix Tshisekedi, qui a placé son second mandat sous le signe de la justice sociale, de la lutte contre les rebellions à l’Est et la corruption. Et on espère que l’audience que la famille du défunt va solliciter auprès du chef de l’Etat, pourra faire rouvrir cette affaire pour dire le droit. Et si on permet aux avocats de Cherubin de se libérer de leur réserve, ils pourront sans doute apporter du neuf pour l’avènement d’une justice pour Cherubin Okendé l

La REDACTION

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