Liberia : une révision constitutionnelle sur fond de polémiques

Liberia : une révision constitutionnelle sur fond de polémiques

Ce mardi 8 décembre 202à, environ 2,5 millions de Libériens  se prononceront par référendum sur un projet de révision de la Constitution vieille de 34 ans. Les Libériens sont invités à approuver ou à rejeter huit amendements à cette Loi fondamentale adoptée en 1986, dont un réduisant la durée du mandat présidentiel de Six à cinq ans. Par la même occasion, cette révision prévoit la réduction du mandat des députés et des sénateurs (respectivement de six à cinq et neuf à sept).

Il ne fallait plus pour que la polémique enfle sur les intentions inavouées de l’actuel locataire de la présidence libérienne.  Ce référendum couplé aux élections sénatoriales de mi-mandat, constitue un double test pour le président George Weah qui est la cible de critiques de l’Opposition. Pour celui qui a nourri l’espoir, la réalité est implacable sur le terrain et les Libériens qui avaient fondé d’immenses espoirs à son accession à la magistrature suprême, ont fini par déchanter. Et le moins qu’on puisse dire, c’est que depuis son élection, la situation économique du pays, s’est encore aggravée en raison notamment de la crise du Covid-19, et la popularité de l’unique Africain ayant rapporté un Ballon d’or s’est largement érodée, notamment auprès des jeunes qui l’avaient porté au pouvoir.

L’occasion faisant le larron, l’Opposition a vite fait de monter sur ses grands chevaux pour «dénoncer» l’appétit de «Mister George». Pour ces derniers, l’ancien attaquant du PSG,  souhaiterait emboiter le pas de plusieurs de ses pairs ouest-africains en se laissant gagner par la tentation d’un troisième mandat.  Ces derniers mois, des rumeurs persistantes lui ont attribué la volonté de tirer profit du changement de Constitution qu’il appelle de ses vœux pour aller au-delà de la limite de deux mandats présidentiels, comme viennent de le faire ses homologues de la Guinée et de la Côte d’Ivoire, des pays voisins du Liberia, Alpha Condé et Alassane Ouattara. Et la déclaration de cet opposant en dit long sur la suite des évènements. «Il briguera un troisième mandat simplement parce que ses six premières années se seraient déroulées sous une autre Constitution. Voter “oui” au référendum serait une erreur», estime le sénateur d’opposition Darius Dillon.

 Notons qu’à la faveur de cette révision constitutionnelle, une «remise à zéro» du compteur présidentiel, pourrait non seulement se représenter en 2024 pour un second mandat (de cinq ans), mais aussi encore une fois en 2029, ce qui rendrait possible une présidence Weah jusqu’en 2034. Son entourage affirme pourtant que l’ancien attaquant vedette du PSG et de l’AC Milan «ne pense pas à un troisième mandat», alors qu’il n’a même pas achevé le premier. En réaction à toutes ces accusations, l’ancien joueur d’Arsenal a affirmé sur la main sur le cœur que «que garder quelqu’un au pouvoir pendant une longue période n’est pas la chose à faire». Le footballeur après avoir goûté aux délices du pouvoir, s’est-il mué en «bête politique» ? Nul ne saurait le dire avec certitude, mais ses dernières actions montrent des risques de contamination au virus du troisième mandat, qui fait des vagues en Afrique.

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