Liberté conditionnée pour Sonko : La justice joue l’apaisement au Sénégal

Liberté conditionnée pour Sonko : La justice joue l’apaisement au Sénégal

Que se serait-il passé si dès hier matin au nom de la justice, le doyen des juges Samba Sall devant lequel a comparu Ousmane Sonko, avait ordonné un mandat d’amener contre le patron du pastef ? Sans doute, Dakar et bien d’autres villes seraient déjà sens dessus dessous et on devine que le panier à salade qui amerait le célèbre prisonnier aurait été pris à parti sur la route de Rebeuss. Et même avec ça, c’était chaud hier dans la capitale sénégalaise. Mais que de pertes en vies humaines, 8 tués, en matériels, des bâtiments publics et privés, et des magasins saccagés, depuis l’arrestation de Sonko le 3 mars dernier, avant cet aggiornamento judiciaire dont la déclinaison laisse une fenêtre d’activités politiques au 3e arrivé de la présidentielle de 2019.

En effet, bien qu’il ne soit plus en possession de son passeport, il peut bien voyager, sous conditions, il doit pointer chez le juges tous les derniers vendredi du mois, et surtout, bienveillance de la justice sénégalaise, il peut parler, mais le dossier judiciaire lié au viol dont il est accusé ne doit jamais faire  partie de ses logorrhées politiques.

Sans doute, l’appel de l’union des magistrats sénégalais (UMS) a été très audible au sein des hommes en toges mais aussi les autorités du pays au premier rang desquelles Macky Sall ont voulu, désamorcer la «bombe Sonko», qui prenait les aspects de l’effet papillon. Si le truculent jeune patron du Pastef a bien prêté le flanc, le pouvoir n’ignore pas que pour une grande opinion, il a voulu brider l’élan d’un opposant sérieux de 2024 face au candidat de l’APR/Yakaar.

Fragile justice sénégalaise à l’instar des justices sous d’autres cieux, elle est toujours en quête de l’injustice minimale, mais sait qu’elle est la poutre principale de toute démocratie, elle a donc préféré donc calmer les esprits qu’attiser les braises d’un pays, dont les populations ont déjà attrapé le virus de la conscience malheureuse, fille de la pandémie de la Covid-19. Il ne fallait pas en rajouter.

Cependant, il ne faut pas oublier que cette paix socio-politique, suite à l’affaire Sonko, on la doit aussi à la diplomatie souterraine, la MASLA sénégalaise dont les icônes maraboutiques et cléricales sont les dépositaires au pays de la Terranga. Cette diplomatie a eu du mal à convaincre Sonko de se rendre au palais de justice, elle a œuvré à ce que les juges se souviennent qu’ils ont un rôle social, et in fine la saga politico-juridique Sonko, se termine par une paix des braves.

Et c’est le Sénégal qui vient encore d’administrer une belle leçon de démocratie, et du vivre-ensemble à la face de l’Afrique et du monde. Les hommes politiques ont beau se crêper le chignon ici au Sénégal, ils gardent toujours la paix sociale, le devenir de la Nation au-dessus de tout. Cela a été valable depuis Senghor jusqu’à Macky Sall, qu’on soupçonne d’ailleurs de vouloir rompre ce modus vivendi politique ancré.

Apparemment, ce n’est pas le cas même si d’aucuns diront qu’il en a été contraint, mais, il pouvait bien s’entêter dans la verticalité du pouvoir légal, et advienne que pourra. C’est la vitrine du rayonnement démocratique qui se trouve préservée, car au pays de la Terranga, l’inclusion politique est une loi sacrée. Wade avec les frères Dias, Idy et même Macky Sall. Ce dernier avec Khalifa Sall et maintenant avec Sonko. Pour les Sénégalais, l’égalité des chances en politique et les futurs possibles de l’alternance sont des lois intangibles et non négociables. La preuve par l’affaire Sonko .

La REDACTION

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