Liberté pour Foniké Menguè et ses camarades en Guinée : La décrispation venue de la Cour suprême

Liberté pour Foniké Menguè et ses camarades en Guinée : La décrispation venue de la Cour suprême

Liberté pour les trois leaders du Front national pour la défense de la Constitution (FNDC). Après dix mois de détention, Oumar Sylla alias «Fonigué Menguè», coordinateur national, Ibrahim Diallo, responsable des opérations et Billo Bah Hadjass, secrétaire chargé de la mobilisation des antennes, hument depuis la nuit du mercredi 10 au jeudi 11 mai 2023, l’air de la liberté. Les trois leaders (inculpés des faits de «pillage, incendie, destruction de biens, attroupement délictueux, troubles à l’ordre public» ont obtenu gain de cause suite à l’audience tenue d’urgence devant la première chambre pénale de la Cour suprême. Dans son arrêt, cette juridiction de dernier recours a déclaré «irrecevable et mal fondé» le pourvoi du procureur général et a finalement prononcé son rejet.

Ouf de soulagement pour le FNDC dont les principaux leaders quittent une fois de plus la Prison centrale, eux qui sont par la force des choses devenus des pensionnaires réguliers. Cette décision intervient dans une ambiance surchauffée avec les appels à manifester lancés par les Forces vives de la Guinée (FVG). Parmi les exigences de cette organisation hétéroclite composée des principaux partis politiques, de syndicats et d’organisations de la société civile, la libération de ces trois leaders figurait en bonne place. Mais comme à l’accoutumée, les deux jours de manifestations  (mercredi et jeudi 11 mai 2023) se sont soldés par des victimes et de nombreux blessés. Le bilan de ces manifestations dont l’épicentre se localise sur l’Axe, Bambetto-Cosa-Hamdalaye diverge d’un camp à l’autre. Si pour les organisateurs la répression a fait sept tués et et 32 blessées par balles, la Police pour sa part, par la voix de son porte-parole, Mory Kaba, crie à la manipulation et indique que ce chiffre donné par les organisateurs de la manifestation est faux et ne relève que de l’imaginaire.

Mais en attendant d’en savoir plus sur les chiffres de ces journées de manifestations, Conakry et ses quartiers «chauds» respirent un peu. En rejetant le pourvoi du procureur général, la Cour suprême apaise les tensions et apporte une accalmie sur le front social dans un pays habitué à ces scènes de violences décrites sur l’axe. Au fond, cette décision de la haute juridiction guinéenne permettra de tendre vers une décrispation de la lourde atmosphère qui caractérise les relations entre le CNRD et les Forces vives de Guinée. Cette libération pourrait également marquer un nouveau départ dans ces relations faites de méfiance, suspicions et de défiance. Il convient donc pour les protagonistes de calmer le jeu et de renouer le fil du dialogue pour s’accorder sur un chronogramme de Transition précis pour qu’enfin la Guinée rompe avec les démons de la violence et de répression.

 Davy Richard SEKONE

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