Fruit des demandes du président de la Transition tchadienne, Mahamat Idriss Deby, mais de diverses autres interventions, la grâce présidentielle accordée par le raïs égyptien, le maréchal Abdel Fatah Al-Sissi, à Tom Erdimi est intimement liée à la palabre inter-tchadienne, qui est demeurée poussive durant plusieurs semaines.
Tous les connaisseurs savaient que la présence de son frère jumeau, Timan Erdimi au palais du 15-janvier pour prendre part à ce dialogue national, augurait peu ou prou l’élargissement de son alter ego utérin qui croupissait dans un donjon égyptien. Pas de surprise donc lorsque le secrétaire général de la présidence tchadienne a annoncé que l’ex-premier directeur de cabinet de Deby-père et ancien Raspoutine de la rébellion que dirigeait son frère jumeau Timan, était libre.
Il faut en convenir, c’est une véritable prouesse diplomatique de Deby-fils et cette libération montre à souhait le prix qu’attache ce dernier à ce dialogue qu’il a initié. Les frères Erdimi devenus ennemis du père, sont-ils amis du fils ? Les 2 jumeaux Erdimi qui ont côtoyé le défunt maréchal tchadien avant d’être ses rebelles les plus indécrottables dans les années 90 vivaient pour Timan au Qatar et Tom en prison au Caire. La lutte pour le pouvoir, par la canonnière a été toujours leur tasse de thé, et il aura fallu de peu en 2008, que Timan renverse le maréchal Deby pour prendre le pouvoir. Aux faubourgs de N’Djamena à l’époque, et même quasiment dans le saint des saints, il a fallu l’armée française, mais aussi le courage de Deby-père pour faire échec à cette équipée rebelle.
Désormais, Tom et Timan côte à côte au palais du 15-janvier pour ce dialogue national inclusif, c’est une image d’Epinal qui n’est pas rien. Si par extraordinaire, la dynamique qu’ont obtenue les leaders religieux pour que Wakit Tama, le groupe de l’Appel du 1er-juin, les Démocrates et Une Nation pour tous, si ces religieux parviennent à ce qu’une partie de ce «Front de refus» rejoigne la Table du dialogue, comme cela semble se dessiner, alors, c’est une grosse embellie pour cette quête de vivre-ensemble que recherchent les Tchadiens.
Evidemment, les Transformateurs, et autres groupes politico-rebelles renâclent toujours à rejoindre les discussions, mais tous les médiateurs cultivent l’optimisme, et la suspension de la convocation en justice de Succès Masra, le patron des Transformateurs, rentre dans ce cadre.
On peut dire donc à présent avec des marges d’erreur réduites, que laborieusement, mais inexorablement, la Table de dialogue va s’animer et pourrait accoucher d’un Accord à minima censé rassembler tous les Tchadiens. Notamment, le cas des rebelles, des partis politiques, mais surtout, le sort de la Transition, l’avenir politique du Tchad, la problématique d’une amnistie, une nouvelle constitution … etc.
On peut supposer en outre que les tchadiens ont compris que seul un dialogue franc, inclusif avec des recommandations et décisions consensuelles sont les seules chèques en blanc pour la paix. Tout autre raccourci serait une fausse solution.
La REDACTION
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