Liberté provisoire pour le général Sanogo et Cie au Mali : L’Effet palabre nationale inclusive

Liberté provisoire pour le général Sanogo et Cie au Mali : L’Effet palabre nationale inclusive

Depuis hier 28 janvier 2020, le Gl  Amadou Haya Sanogo et 12 de ses conjurés hument l’air de la liberté provisoire, décidée par la Chambre d’accusation de Bamako.

Celui-là même qui avait commis un coup d’Etat contre la démocratie malienne le 21 mars 2012, à la tête de soldats en mal de reconnaissance, s’était retrouvé propulsé au sommet du pays, sans y être préparé.

Sous la bronca de la Communauté internationale, il cédera son fauteuil, mais restera au cœur du pouvoir, jusqu’au jour d’une découverte macabre, une fosse commune à la lisière de Bamako, contenant les corps de 21 bérets rouges, éternels rivaux des bérets verts de Kati, corps auquel appartient Sanogo.

Mis en cause, celui qui fut bombardé le 13 août 2013  général, sera arrêté et incarcéré.  6 ans après, le voilà libre provisoirement, en attendant le jugement  sur le fond. Une libération accueillie de façon mitigée aussi bien dans la classe politique que chez le Malien lambda. Pour ses avocats, « c’est la fin d’une détention illégale », alors que les familles des victimes sont estomaquées.

A qui le truculent militaire sac-au-dos très apprécié par ses frères d’arme, doit-il cette liberté provisoire ?

Sans doute d’abord au président IBK, qui depuis son 1er mandat n’a eu de cesse de prôner une décrispation de la situation nationale.

D’abord à l’égard d’ATT, dont,  il aura beaucoup manœuvré pour le retour définitif, mais aussi de tous ceux embastillés depuis des années, en particulier Amadou Sanogo.

Mais si l’ex-putschiste peut depuis hier aller et venir, « aucun contrôle judiciaire n’ayant été instauré » selon son avocat, s’il a pu bénéficier de cette levée d’écrou, il la doit au dialogue inter-malien inclusif du 14 décembre 2019, lequel dialogue fut un rendez-vous pour parler sécurité, mais aussi une agora-catharsis afin de dérider un Mali constipé socialement, par des rancœurs qu’ont vicié des comptes politiques non soldés.

Lors de cet arbre-à- palabre,  on a beaucoup évoqué de parler aux Katibas terroristes, notamment avec Iyad Ag Ghali et Amadou Koufa, on s’est également appesanti sur la libération de prisonniers pour dissiper le climat anxiogène.

Mais si les ex-putschistes de Kati, qui ont culbuté ATT, ont été libérés, il faudra que la justice se prononce sur le fond. Car sacrifier chaque fois la justice sur l’autel de la paix, reviendrait à absoudre des partisans du raccourci militaire, qui donnent de mauvais exemples. Certes en 2012, la démocratie conviviale instaurée par ATT, sa propension à laisser entrer les supplétifs Kadhafiens au Mali, et sa lenteur à préparer les élections à l’époque, ont favorisé ce coup d’Etat, mais l’assassinat des 21 bérets rouges, doit être puni. Et si la culpabilité de Haya est prouvée, il faudra que justice se fasse.

La rédaction

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