Liberté provisoire pour Vital Kamerhe en RDC : Décision politique ou contrainte humanitaire ?

 Liberté provisoire pour Vital Kamerhe en RDC : Décision politique ou contrainte humanitaire ?

Il aura passé 19 mois de prison au lieu des 13 ans dont il a écopé pour corruption et détournement de fonds. Vital Kamerhe, l’ex-bras droit du président Félix Tshisekedi bénéficie depuis  ce lundi 6 décembre dernier d’une mise en liberté provisoire  après une décision de la Cour de cassation. Mais, Vital Kamerhe devra débourser 500 000 dollars américains pour humer cette liberté conditionnelle qui lui est accordée pour des raisons humanitaires.

Arrêté le 8 avril 2020, il avait été condamné à une vingtaine d’années  de prison en première instance, le 20 juin 2020 par la justice congolaise qui  l’avait reconnu coupable du détournement de plus de 48 millions de dollars destinés à la construction de logements sociaux dans le cadre du programme présidentiel dit des « Cent jours ». À l’époque, le tout puissant directeur de cabinet de Félix Tshisekedi, Kamerhe avait été condamné avec l’entrepreneur libanais Samih Jammal, son principal co-accusé, et Jeannot Muhima Ndoole.

C’est donc une liberté sous caution qui a été accordée à l’ancien bras-droit du président congolais pour des raisons de santé. Aujourd’hui, si dans le camp de l’ex-détenu de la prison de Makala, on peut se réjouir de cette levée d’écrou, la majorité des Congolais reste sur sa faim quant à la tournure prise par cette affaire qui avait assombrit et empoisonné les liens entre  les partisans du président de l’Union pour la nation congolaise (UNC), et leurs alliés de l’UDPS (parti de Félix Tshisekedi). Tout ça pour ça !, serions-nous tentés de dire, quand on se remémore le tapage médiatique et le boucan qu’avaient suscité l’arrestation et la condamnation de cet allié du président de la république congolaise pour « prévarication de deniers publics». La santé chancelante de Kamerhe est-elle la véritable raison de cette décision ?  Quelle suite sera donnée à cette liberté provisoire ? Peut-on envisager qu’il puisse bénéficier d’une évacuation sanitaire pour des soins à l’étranger ? Doit-on voir dans la décision de la Cour de cassation, une main invisible du  président Tshisekedi qui on l’imagine aisément a fortement été embarrassé d’envoyer son directeur de cabinet croupir en prison ?

Au fond, on pourrait conclure qu’il s’agit d’une seconde chance que « Fatshi »  accorde à un allié qui avait trempé profondément ses babines dans cette sombre affaire de contrats présidentiels. Contraint de le lâcher temporairement et lui faire payer son indélicatesse, le moment semble être venu de lui accorder la grâce d’où cette mise en liberté. Vital Kamhere libre, c’est fait mais qu’adviendra-t-il de l’alliance qui les lie au sein de la coalition Cap pour le Changement (CACH). Survivra-t-elle à cette zone de turbulence ?  En 2023, jouera-t-il sa propre partition ou fera-t-il  chorus derrière Tshisekedi ? Quel deal se cache derrière cette liberté conditionnelle du président de l’UNC ? A toutes ces interrogations, nul ne saurait y répondre avec certitude. Seuls les prochains jours pourront nous édifier.  L’homme n’ayant pas sa langue dans sa poche, on le saura dans les prochaines semaines.

Davy Richard SEKONE

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