Libye : Comment dissoudre «l’impasse militaire» ?

Libye : Comment dissoudre «l’impasse militaire» ?

La Libye est dans l’impasse. Une «impasse militaire». Le diagnostic de l’émissaire de l’ONU, Ghassan Salamé, est établi. 200 âmes se sont déjà envolées sur les ailes meurtrières des balles qui ont sifflé autour et dans Tripoli. Les blessés sont proches du millier. Et évidemment, la capitale, déjà percluse de sparadraps, est  à nouveau couverte de cloques et de blessures nouvelles ou rouvertes. Gravats, dégâts. Expression de l’incompréhensible obsession de l’Homme à s’auto-détruire.

Le Maréchal Khalifa Haftar est décidé. Il ne flanche pas dans sa volonté d’en découdre avec le gouvernement de l’Ouest. De l’autre côté aussi, on est décidé à vendre très cher sa peau. Et rien ne semble apparemment pouvoir réellement faire baisser la tension.

Les Occidentaux, ceux qui soutiennent le gouvernement de l’Ouest, louvoient, chargeant le Maréchal à cesser le feu. Les Russes, entre autres, ne sont pas d’accord avec cette façon de voir. Ils souhaitent que les deux camps soient équitablement appelés à la retenue et à déposer les armes. Les intérêts internationaux divergents, comme d’habitude, se font voir, sentir et entendre sur des sujets d’importance où des vies humaines sont en jeu. Voilà donc qu’à ce jour, une déclaration unie et unique du Conseil de sécurité de l’ONU n’a pas encore fusé au-dessus de Tripoli, pour éclairer les belligérants et leur faire découvrir les atrocités qu’ils font subir à leur capitale et à leur pays.

Mais en réalité, les Libyens doivent d’abord et surtout compter sur eux. De leur responsabilité, de leur sens de la patrie devra jaillir l’étincelle de lucidité pour les guider vers la sortie de crise. A voir toutefois la hargne avec laquelle les deux camps sont agrippés à leur volonté de nuire à l’autre, il faut craindre que la sagesse ne les visite pas pour l’instant. L’une des voies pour dissoudre cette impasse militaire serait de trouver les moyens de relancer la conférence nationale qui a été avortée justement à cause de cette escalade de violences. Cette approche doit se faire en se débarrassant des œillères et des accroches des intérêts, afin de jeter les bases d’un sain dialogue.

Ahmed BAMBARA

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