Libye : Une mortelle trêve feu-follet tabaskienne

Libye : Une mortelle trêve feu-follet tabaskienne

Aéroport de Mitiga bombardé par des roquettes, plusieurs tirs perpétrés sur Tripoli, la trêve «humanitaire» sollicitée par les Nations unies et obtenue de la part des forces pro-Haftar et celles du GNA, n’aura duré que le temps de la prière de l’Aïd El Kébir, ou le laps de minutes pour le rituel sacrificiel du mouton.

C’était trop beau pour être vrai, et si du côté de l’ONU, on s’était vite gargarisé de cette première trêve acceptée d’accord partie par le général, on a vite déchanté par le bruit des canons.

Ça démange Haftar et son ennemi juré, Fayez Al Sarraj, il fallait vite se rendre à l’évidence car l’objectif que s’est assigné l’homme fort de l’Est depuis le 5 avril 2019, celui d’en finir avec le gouvernement «officiel», reconnu par la fameuse communauté internationale, mais oh combien reprouvé par celle-ci dans les faits, car tardant à stabiliser une Libye post-Kadhafi dont a besoin ses tombeurs pour le service après-vente, il fallait donc être convaincu que la poudre allait parler.

Véritablement, en fait cette fête de l’Aïd El Kébir ne pouvait pas constituer un répit pour les 2 duellistes de l’Est et de l’Ouest, car chacun soupçonnait l’autre d’en profiter pour assener le coup de Jarnac. Ce fut d’ailleurs le cas via le contrôle du seul aéroport encore fonctionnel de Mitiga, mais aussi de montrer que cette tambouille libyenne, n’est plus une affaire de décisions onusiennes ou de réunions au sommet, mais il faut agir et vite, dans les faits.

Et à l’évidence, il y a peut-être du cynisme ou realpolitik dans le comportement des grands de ce monde, de ceux-là même qui ont éclipsé définitivement l’astre de la Jamahiriya, et ce cynisme devrait se conjuguer avec le départ d’un des 2 protagonistes libyens. Il ne peut y avoir 2 hommes forts dans un pays, surtout dans une Libye sans Kadhafi. Soit cette communauté cesse de jouer au singe de la fable, ne rien voir, ni entendre, ni sentir et décide de «lâcher le GNA», et offrir la victoire à Haftar qui sera le nouveau Al-Sissi libyen, soit elle cesse de supporter le maréchal, et de taper aussi sur les tympans du monde sur la Libye.

Malheureusement pour l’Afrique, dans cette Libye crisée, les migrants embarqués sur des rafiots-defient-la mort sont les souffre-douleurs, et sur mer, tels ces 250 rescapés actuels sauvés par MSF, et sur terre avec les victimes collatérales des bombardements de Haftar. Alors pour ces migrants qui ont fui guerre, chômage ou dictature de leur pays, ils en viennent à se demander, s’il faut mourir chez soi, en méditerranée, ou sous les bombes des Libyens. Alors trêve «humanitaire» ou pas, chez eux c’est bonnet blanc, blanc bonnet.

Sam Chris

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