Les temps sont durs pour Kaïs Saïed, le président tunisien. L’indépendance des partis politiques n’a pas que des avantages. Le parti Ennahdha est comme décidé à le lui faire savoir. Crise après crise, le règne du président au visage rigoureux ne fait que voler de difficulté en obstacle. Et les autres ont poussé l’outrecuidance jusqu’à lui ravir son propre Premier ministre, Hichem Mechichi, l’obligeant à le faire passer par la fenêtre de la démission.
Mais au lieu de calmer les ardeurs, cela n’a fait que les attiser. Rached Ghannouchi, surfant allègrement sur la majorité de son parti à l’Assemblée pour mener la vie dure à celui avec qui il devrait pourtant collaborer pour tirer la Tunisie vers les cimes de son développement.
De fait, la société tunisienne est désormais comme un homme qui a chaque pied dans une barque différente et qui prennent une direction opposée. Ecartelée, elle souffre de cette crise institutionnelle et politique qui ankylose la bonne marche de leur nation. Mais si ce n’est que cela !
Les chiffres du coronavirus sont alarmants. Des morts par centaine chaque jour et un ratio nombre de morts et population qui joue avec les superlatifs. De quoi noircir l’ardoise d’un président qui avait pourtant promis de faire les choses autrement et de conduire ses concitoyens vers d’autres compartiments plus aérés du développement.
Les limogeages en cascades (ministre de la Défense, Ibrahim Bartaji, et la porte-parole du gouvernement, Hasna Ben Slimane, également ministre de la Fonction publique et de la Justice par intérim ont été mis à la porte) vont-ils vraiment régler le problème ? Le parti opposé crie au « coup d’Etat ». Le discours changera-t-il même avec la nomination d’un nouveau Premier ministre, pendant que des heurts et des affrontements sont signalés çà et là dans le pays ?
Ennahdha semble être décidé à faire couler le navire Kaïs Saïed. Reste à savoir de quel côté va basculer l’ensemble du peuple tunisien .
Ahmed BAMBARA
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