Limogeage du Recteur et directeur du CROUS de l’UGB : Macky Sall déride les campus Sénégalais

Limogeage du Recteur et directeur du CROUS de l’UGB : Macky Sall déride les campus Sénégalais

Baidallah Kane et Ibrahima Diao respectivement, recteur de l’Université Gaston Berger et directeur du CROUS ont donc payé cash, la faute administrative qu’ils ont commise et qui s’est soldée le 17 mai dernier par la mort par balles de l’étudiant Fallou Sene.

Généralement, lorsque les campus sont en ébullition, la pierre est vite jetée aux étudiants taxés d’irresponsables, de séditieux et de trouble-fêtes. Cette fois, ce n’est pas la réalité. Pour le cas d’espèce de l’Université Gaston Berger, (UGB), le chef de l’Etat a pris le temps, quelques jours, pour analyser les faits de façon séreine et circonstanciée, il a beaucoup écouté à charge et à décharge et a sanctionné. D’emblée, cela prouve que le Sénégal est gouverné, car le rôle d’une autorité, d’un responsable, c’est d’arbitrer et de trancher souvent dans le vif, à fortiori, un président de la République, surtout face à une question qui pourrait mélanger tout le Sénégal. Les deux responsables de l’UGB ont trinqué pour avoir fait preuve de légèreté dans la gestion des franchises universitaires et celle des bourses estudiantines . On ne le répètera jamais assez lorsque l’armée, cela arrive souvent en Afrique, la police ou la maréchaussée prennent pied sur le campus, c’est carrément la porte ouverte à des actes de non- droits et à l’UGB, le recteur a pris cette grave décision, qui hélas s’est terminée par le décès d’un étudiant. La question n’était plus à alors de savoir si des têtes devaient tomber, mais lesquelles  ? Sans éluder la problematique pénale qui poursuivra son cours, car il faudra que justice se fasse, ce congédiement présidentiel des deux responsables va certainement dérider la situation délétère qui gagnait d’autres campus, notamment celui de Check Anta Diop de Dakar.

Le pandore qui a fait feu, devrait lui aussi aller dans le box des accusés pour répondre de ses actes. Ce geste de Macky Sall sonne comme un avertissement à tout responsable qui, sous les lambris de la République se croit tout permis pour ensuite faire endosser la faute à l’Etat. Mais au-delà de la sanction qui est tombée sur les deux reprouvés, Macky Sall fait une lecture froide de l’histoire sénégalaise et se souvient sans doute d’évènements similaires de mai 68 à DaKar, sous le règne d’un de ses illustres devanciers, le président Léopold Sédar Senghor. Il y a 50 ans alors que Nanterre et la Sorbonne étaient sensdessus sens- dessous, à cause des mouvements estudiantins, des universités du Sénégal aussi chaudes.

Le 30 mai 1968, le président Senghor lance à la face des étudiants qu’ils font la «même chose toubabs», c’était le paroxysme d’une confrontation entre le pré- sident et les étudiants, qui avait d’ailleurs subi une répression sanglante le 29 mai 1968 sur ordre du même Senghor.

Et si ceux de mai 68 réclamaient l’africanisation de l’enseignement, ceux de 2018 exigeraient eux leur bourses, pour subvenir à leurs pitances. 50 ans de distance séparent les deux évènements aux conotations différentes certes, mais aux mêmes tenants et aboutissants : Ce n’est jamais bon pour un régime quand les étudiants sont vent débout pour une raison et ou pour une autre.

Et à 8 mois de son désir de rempiler Macky Sall préfère calmer le jeu. Sanctionner des fautes, mais aussi anticiper et ramener la sérénité dans les temples du savoir sénégalais, voilà la grande leçon qu’on tire de cet acte du locataire de l’Avenue Senghor, le siège de la présidence.

Sam Chris

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