Explications de texte, ce 20 décembre 2024 du garde des Sceaux, (Lire news page 3) Edasso Rodrigue Bayala sur la Loi amnistiante en gestation, un projet de Loi fondamentale et très attendue par les Burkinabè. Susurrée, évoquée, combattue, rangée dans les placards sous les régimes passés, car remettant au goût du jour la problématique de la réconciliation au Faso, la Loi d’amnistie est ramenée en surface par le président du Faso, Ibrahim Traoré. Le Conseil des ministres, en sa séance du 18 décembre 2024 a ébauché un projet de Loi amnistiante sous conditions concernant le coup d’Etat des 15 et 16 septembre 2015 perpétré par le général Diendéré et ses co-conjurés. Presqu’une décennie s’est écoulée depuis ces gravissimes évènements, beaucoup d’eau a coulé sous le pont Kadiogo.
Le temps d’un nouveau cap est là.
– Est-ce passer par pertes et profits, l’insurrection des 30 et 31 octobre 2014 qui avait déboulonné Blaise Compaoré ? Que nenni selon le ministre Bayala.
– Est-ce une remise en cause de certains acquis de ce soulèvement populaire, dont la vérité historique reste à écrire ? Encore, non pour le ministre de la Justice.
Bref, le mot réconciliation n’est pas employé, mais c’est d’apaisement qu’il s’agit et d’un Burkina uni dans l’action contre les terroristes. Ainsi donc, le gouvernement envisage une mesure salutaire d’amnistie conditionnelle pour les condamnés du coup d’Etat manqué du général Gilbert Diendéré. Pour un pays en guerre depuis 10 ans, on se demande pourquoi avoir attendu autant de temps pour enrôler des hommes qui, à l’époque, constituait la crème de notre armée !
Le droit de grâce appartient au président du Faso. En passant par l’amnistie, les effets sont plus forts et le consensus recherché plus large, car il s’agit de ne pas heurter certaines susceptibilités et du respect dévolu aux victimes, et ce, à travers la Représentation nationale qui permet d’accorder le pardon. Un pardon nécessaire à la paix des cœurs et des esprits sur une période trouble de notre histoire nationale.
Il faut donc saluer les précautions langagières du ministre de la Justice, et le respect signifié aux morts de l’insurrection de fin octobre 2014. Mais, il faut souhaiter que cette grâce qui semble être limitée aux seuls militaires, soit élargie à l’ensemble des condamnés du Tribunal militaire et que le président du Faso puisse accorder sa grâce à toute personne qui en fait la demande et qui manifeste le repentir sincère et la volonté sans faille de participer à l’effort national de reconquête du territoire ! Ceux s‘entend des civils y compris même les condamnés par contumace ! tout se ramene au chef de l’Etat.
En effet, la finalité de la condamnation pénale est de payer sa dette à la société et on doit avoir une pensée pour le général Gilbert Diendéré qui a fait preuve d’un sens de sacrifice et de responsabilités remarquables. Sa condamnation à vie dans le procès Sankara peut l’empêcher de jouir pleinement de cette Loi amnistiante !
Que IB, le président du Faso, puisse dans cette période critique, examiner et accorder sa grâce de façon discrétionnaire à toute personne condamnée et qui s’engagerait dans la nouvelle dynamique que prône le MPSR 2.
On se souviendra que dans certains pays en guerre, même des prisonniers de droit commun ont été libérés, payés et envoyés directement au Front avec des promesses de libération totale !
Cette mesure de grâce amnistiante est donc hautement salutaire et le chef de l’Etat IB devrait garder la main pour l’élargir à toute personne (civile) d’intérêt.
Zowenmanogo Dieudonné ZOUNGRANA
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