L’Opposition à propos de la marche-meeting du 16 septembre : «Les autorités n’avaient aucune raison de l’empêcher»

L’Opposition à propos de la marche-meeting du 16 septembre : «Les autorités n’avaient aucune raison de l’empêcher»

L’Opposition politique représentée par Adama Séré, président du RDEBF et Aristide Ouédraogo, président du FPR, était face à la presse ce mardi 17 septembre 2019. Au menu des échanges, l’évolution de la situation sécuritaire, la crise dans le secteur de la santé, la santé du général Djibrill Bassolé et la marche-meeting de l’Union d’action populaire (UAP). A propos de cette dernière, l’Opposition a laissé entendre qu’au regard des revendications qu’elle juge légitimes, les autorités n’avaient pas de raison d’empêcher la marche-meeting.

L’Opposition politique au cours de la rencontre avec les hommes de médias a noté avec désolation la dégradation continue de la situation sécuritaire dans notre pays. Elle a en mémoire l’évènement tragique de Koutougou et les attaques contre des militaires et des civils. L’un des derniers faits en date est le retrait des policiers du commissariat de Djibo, «Ces tristes évènements sont venus accélérer le mouvement des populations des zones attaquées». Alors que la rentrée scolaire aura lieu dans deux semaines, des centaines de bâtiments scolaires sont occupés par nos frères et sœurs refugiés internes. L’Opposition politique a salué l’élan de solidarité à l’endroit de nos compatriotes déplacés. Elle a toutefois plaidé pour la construction de camps de déplacés afin de libérer les écoles pour les élèves. Dans le même registre sécuritaire, l’Opposition a également salué l’initiative de la CEDEAO, qui a promis d’apporter un milliard de dollars pour la lutte contre le terrorisme. Elle a toutefois souhaité qu’au Burkina, «l’argent soit effectivement investi dans la formation et l’équipement des FDS et non dans les poches d’individus véreux qui bâtiront des châteaux et rouleront en carrosse».

La fronde sociale

Depuis le 27 novembre dernier, le SYNTSHA et d’autres syndicats de la santé sont en grève. Cette grève, des dires des conférenciers du jour, a entrainé une crise profonde du système sanitaire avec des conséquences dévastatrices sur les patients et sur toute la population.

Au regard de la catastrophe humanitaire en cours, l’Opposition politique a demandé aux acteurs concernés de privilégier le dialogue pour trouver au plus vite une issue à cette crise. «Pour cela, il est nécessaire que le gouvernement respecte enfin ses engagements et que les travailleurs de la santé suspendent ou, tout au moins, allègent leur mot d’ordre de grève», a expliqué le président du RDEBF, Adama Séré.

Par ailleurs, ce lundi, une vingtaine d’organisations syndicales et de la société civile, regroupée au sein de l’Union d’action populaire (UAP) a organisé une marche-meeting à travers le pays. A Ouagadougou et dans d’autres villes, la manifestation a été introduite par les autorités locales.

Pour cette raison, les forces de l’ordre ont dispersé essentiellement dans la capitale, à coups de gaz lacrymogènes les manifestants. Pour l’Opposition politique, au regard des revendications qu’elle juge légitimes, les autorités n’avaient aucune raison d’empêcher la marche-meeting. L’Opposition a noté d’ailleurs que les manifestants se sont exprimés de manière pacifique, dans l’ordre et la discipline.

«C’est tout à leur honneur». Concernant l’idée véhiculée par le pouvoir, selon laquelle la marche-meeting était inopportune, l’Opposition estime que c’est une fuite en avant. En effet, «le MPP lui-même mène quotidiennement des activités politiques au Burkina et hors du Burkina, malgré l’insécurité. Donc, ce ne serait pas une manifestation pour exiger entre autres la sécurité, qui serait inopportune», foi des conférenciers.

«Si le pire advenait à M. Bassolé…»

A propos de l’évacuation du général Djibrill Bassolé, l’opposition politique a demandé aux autorités burkinabè de permettre au malade d’aller se soigner. «Nous respectons la décision de justice mais nous respectons tout aussi le droit à la vie et le droit à la santé qui sont des impératifs humanitaires», a indiqué M. Séré, avant de souligner que dans un contexte de profonde crise sociale, si le pire advenait à M. Bassolé parce qu’on l’empêche d’aller se soigner, le tissu social s’en trouverait davantage fragilisé.

Aline Ariane BAMOUNI

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