Lutte contre le paludisme :  Le Burkina Faso «prêt à vaincre le mal»

Lutte contre le paludisme : Le Burkina Faso «prêt à vaincre le mal»

Le Burkina Faso a commémoré, le mercredi 25 avril 2018, à l’école ‘’A’’ primaire publique de Kamboinsin, arrondissement n°9 de la ville de Ouagadougou, la Journée mondiale de lutte contre le paludisme. Placée sous la présidence du ministre de la santé, Pr Nicolas Méda, le thème retenu cette année, pour cette commémoration, est «Prêt à vaincre le paludisme».  

La Journée mondiale de lutte contre le paludisme (JMLP)  a été instituée en 2007, par les états membres de l’Organisation mondiale de la santé (OMS), lors de l’assemblée mondiale de la santé et célébrée chaque 25 avril. Cette année, le Burkina Faso a célébré cette journée à l’école ‘’A’’ de Kamboinsin, à l’arrondissement n°9 de la ville de Ouagadougou. Le thème retenu cette année par l’OMS, pour cette commémoration est «Prêt à vaincre le paludisme». En choisissant un tel thème, l’OMS rappelle la nécessité pour les Etats membres d’investir dans la durée, afin de prévenir cette maladie qui fait de nombreux décès, notamment sur le continent africain. L’élimination du paludisme de l’Afrique est prévue, d’ici à 2030, l’OMS sollicite une fois de plus l’appui des gouvernants, par le biais d’un financement domestique accru d’une meilleure coordination des interventions de prévention et d’un renforcement des systèmes de santé. Elle invite les pays dont le Burkina Faso à relever ce défi, afin d’être au rendez-vous de 2030.

Une lutte multisectorielle

Pour le ministre de la santé, Pr Nicolas Méda, le thème mondial de cette journée lui offre deux opportunités essentielles : profiter de cette journée pour insister sur la nécessité de continuer à investir et de soutenir l’engagement politique des autorités nationales au plus haut niveau, en faveur de la prévention et de la prise en charge du paludisme. Mobiliser l’opinion publique en faisant connaître cette maladie, favoriser l’accès aux traitements, aux soins, ainsi qu’aux méthodes de prévention existantes. Par la suite, le ministre a indiqué que l’objectif de cette journée, est d’attirer l’attention des communautés nationale et internationale et de mobiliser davantage les populations sur cette maladie. Il fait savoir que malgré les efforts fournis, cette malade demeure un problème de santé publique, notamment dans les pays africains. En effet, selon l’OMS, en 2015, 212 millions de nouveaux cas de paludisme ont été enregistrés et 429 000 décès, notifiés dans le monde. L’Afrique subsaharienne supporte une part disproportionnée de la charge mondiale du paludisme. En 2015, 90% des cas de paludisme et 92% des décès dus à cette maladie sont intervenus dans cette région. Au Burkina Faso, Pr Méda affirme que les données statistiques en 2016, ont montré une forte incidence de la maladie avec 9 785 822 cas, soit 514 cas pour 1 000 habitants, avec malheureusement 4 440 décès. Il soutient que ce tableau peu reluisant interpelle tout un chacun. Ainsi, pour aller vers l’objectif d’élimination du paludisme à l’horizon 2030 dans le pays, il ministre a fait savoir qu’il était impérieux de développer et de combiner plusieurs stratégies de lutte. Il ajoute qu’à tous les niveaux, des mesures doivent être mise en œuvre :

dormir et faire dormir les membres de la famille, surtout les enfants, sous  moustiquaire imprégnée d’insecticide à longue durée d’action ;

respecter le calendrier des pesées chez les femmes enceintes et prendre gratuitement, les médicaments appropriés ;

protéger les enfants de 3-59 mois, pendant la saison pluvieuse, à travers la prévention ;

 promouvoir l’hygiène et assainir le cadre de vie ;

équiper les portes et fenêtres de grillage fin.

En rappel, Pr Méda a soutenu que le Burkina Faso vise l’élimination du paludisme à l’horizon 2030. Pour ce faire,  il fait savoir que la lutte est multisectorielle. Et c’est sur cette voie que le gouvernement et l’ensemble de ses partenaires se sont engagés, à travers des campagnes de sensibilisation, la distribution de moustiquaires imprégnées, la mise à disposition gratuite de tests de diagnostic rapide, la prise en charge gratuite des urgences liées au paludisme chez les femmes enceintes et les enfants de moins e 5 ans etc. Tout en saisissant cette occasion, le ministre a témoigné la gratitude du gouvernement aux différents partenaires dont la contribution technique et financière a permis de grands progrès dans la lutte contre la paludisme. En outre, il les a invités à toujours investir dans la lutte contre le paludisme dans la perspective de sauver la vie de milliers d’enfants, de femmes et d’hommes du Burkina Faso.

Les partenaires soutiennent le Burkina Faso

L’ambassadeur des USA au Burkina Faso, Andrew Young, a avoué que son pays a pris l’engagement en septembre 2017, de renforcer son soutien, en faisant du Burkina Faso, un pays prioritaire de l’Initiative présidentielle contre le paludisme (PMI), avec une contribution financière et technique plus substantielle et durable. Il informe que par cet engagement, la PMI devient le premier donateur en matière de lutte contre le paludisme au Burkina Faso, avec un budget de 14,5 milliards de FCFA. A cela, s’ajoutent les ressources financières investies indirectement par les Etats-Unis, constituant près du tiers du budget du Fonds mondial. Pour cette année, le diplomate soutient que l’appui a permis d’acquérir au profit des femmes, des enfants et des familles, plus de 8 millions de tests de diagnostic rapide. Abondant dans le même sens, le représentant du Burkina Faso au Fonds mondial, Dr jean Thomas Nouboussi, mentionne que pour le Burkina Faso, pour la période 2018 à 2020, le financement s’élève à 130 millions d’euros soit autour de 75 milliards de FCFA et 60% de ce financement va vers la lutte contre le paludisme. Par ailleurs, il rassure qu’en partenariat avec le Burkina Faso et les USA, ils vont continuer à travailler pour rechercher le financement, afin de vaincre le paludisme. Pour les prochaines années, Dr Nouboussi laisse entendre qu’il lance une conférence de reconstitution des ressources, afin de rechercher des nouveaux financements pour continuer. Et il informe que le Président du Faso sera invité comme ambassadeur du Fonds mondial pour la prochaine campagne. En ce qui concerne l’éradication d’ici à 2030 du paludisme, Dr Nouboussou rassure qu’avec l’appui de tous leurs donateurs, les engagements pris seront tenus.

La cérémonie s’est achevée par la distinction de quatre (4) districts sanitaires et 1 hôpital, qui présenteraient les meilleurs indicateurs pour la prise en charge du paludisme.

Pélagie OUEDRAOGO

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