Economie et sécurité seront les 2 sujets phares de la visite de 48 heures du président nigérien, Mohamed Bazoum au Bénin les 13 et 14 mars 2023. Il s’agit de solidifier la coopération bilatérale entre les 2 pays. L’invitation du n°1 béninois Patrice Talon à son homologue nigérien revêt d’abord donc un caractère économique entre 2 voisins qui ont des frontières communes.
Concrètement, la station terminale du Pipeline PS09 Niger-Bénin dans la localité de Sémé sera au centre du tête-à-tête Bazoum-Talon. Le président nigérien devrait constater de visu l’avancée des travaux de ce pipeline où devraient transiter 110 000 barils/jour du pétrole nigérien. Le Niger est devenu un pays producteur de pétrole, et cette plateforme béninoise, est un passage bénéfique qui devrait pouvoir faire écouler cet or noir, signe de nouvelles devises pour le Niger.
Cependant, l’arbre ne saurait cacher la forêt et sans doute, la concrétisation de l’Accord de coopération militaire signé le 11 juillet 2022 à Niamey entre les 2 pays sera au cœur de l’aparté du palais de la Marina. Courant 2022, le Bénin dans sa partie Nord-Ouest a été la cible de plusieurs estocades terroristes, lesquels ont fait leurs pénates dans les broussailles du parc W, frontalier au Burkina Faso.
Bazoum et Talon passeront en revue les détails de cet accord qui inclut des échanges de renseignements, d’assistance aérienne et d’opérations militaires conjointes.
La rencontre de ces 2 chefs d’Etat dont les pays sont touchés à des degrés différents par les katibas, montre la voie. Et en l’espèce, le Niger a de l’expérience à revendre, non seulement par les opérations de ses militaires mais aussi avec la réarticulation de certains soldats de Barkhane.
Le président Patrice Talon semble avoir compris la nécessité et l’impératif de conjuguer les efforts dans la sous-région contre l’hydre terroriste. Le 16 février 2023 il était au Burkina où il a eu un entretien avec le président de la Transition, le capitaine Ibrahim Traoré sur la situation à la frontière entre les 2 pays où la porosité et la mobilité des terroristes restent une équation à résoudre.
En matière de lutte contre le terrorisme, le Bénin a à apprendre du Niger. Mais au-delà, c’est un chemin que les 2 pays indiquent : celui du regroupement des forces. Et le moribond G5-Sahel, nous ne cesserons de le dire, devrait s’appeler G-Golfe de Guinée ou G9-Sahel-Golfe de Guinée pour englober tous ces pays. A défaut, il faut même le dissoudre et ériger une autre structure, plus «africaine» qui s’appuiera d’abord sur les Africains, sur les moyens africains et des stratégies africaines.
Enfin, on ne peut que saluer cette démarche car plutôt que de vouloir construire des châteaux sur des comètes, il suffit de regarder la relative accalmie qui prévaut au Niger, pour se convaincre qu’on peut par des voies intramuros circonscrire ce mal. Le Niger et le Bénin aujourd’hui, demain, qui pour se joindre à eux ?
La REDACTION
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