Ce n’est pas que des esquisses n’ont pas été tentées, mais toutes ont fait flop : des forces communes pour lutter efficacement contre cette guerre hybride, batarde qui sévit dans le Sahel, il y en a eu, mais aucune n’était intramuros. L’exemple patent reste le G5-Sahel, mort-né sans avoir pu faire quoique ce soit pour cause de manque de moyens, et de ce fameux mandat robuste, chapitre 7 onusien, une force de sous-traitance s’il en était, qui, à l’évidence a été sabotée.
L’imminente Task force qui sera issue du Mali-Burkina-Niger, et dont la création a été annoncée par le général Salifou Moody, ministre de la Défense du Niger, ce lundi 21 janvier 2025, est en cela, une nouveauté, une innovation, un espoir, car les 5 000 hommes qui auront le fusil en bandoulière dans ce Sahel qui est le leur, ces soldats sont des Burkinabè, des Maliens et des Nigériens ! Donc, des hommes concernés au premier chef par cette guerre, qu’ils vivent eux et leurs familles dans leur chair ! Il s’agit de la formalisation d’une entité militaire, car depuis un certain temps déjà, les 3 armées collaboraient en bonne intelligence et il arrivait que des militaires burkinabè pourchassent des terroristes en terre malienne et vice-versa. Un droit de poursuite désormais sans objet avec cette escouade de 5 000 militaires qui formeront un bloc pour la défense de la confédération AES.
Enfin, est-on tenté d’écrire, enfin une armée propre à ce Sahel pris en traître par les terroristes ! Une armée AES bien dotée en armements, en matériels, et vecteurs aériens, en renseignements et surtout aguerrie qui pourra donc dans l’unité d’action, combattre ces croquants djihadistes !
Que ce soit dans des localités burkinabè, maliennes ou nigériennes, dans la zone des 3 frontières ou au Parc W, désormais, les ennemis de l’AES trouveront une armée en ordre de bataille au travers de leurs chemins. «Cette force unifiée aura non seulement son personnel, mais ses moyens aériens, ses moyens terrestres, ses moyens de renseignement et bien sûr son système de coordination», a laissé entendre le général Salifou Moody, ministre de la Défense du Niger. L’AES sera militairement sécurisée.
Cette force militaire de 5 000 hommes est la réponse au départ des forces étrangères, françaises notamment dans ces 3 pays, et en même temps un défi que l’AES entend relever. Le retrait forcé de Barkhane, de Sabre, des militaires tricolores au Niger, a laissé croire à juste titre qu’il y a un vide sécuritaire dans lequel s’engouffreront les terroristes. L’AES entend en tout cas, avec cette force non seulement donner tout faux à ceux qui font ce narratif, mais concrétiser de plus en plus cette boussole qui guide les 3 chefs d’Etat, Goïta-IB-Tiani : la souveraineté sécuritaire. Plus question de sous-traitance sécuritaire contre Al Qaïda ou EI par-ci et par-là. Voici venus les jours d’une armée qui compte bien combler des attentes de populations de l’AES. Les opérations ponctuelles inter-armées, seront désormais unitaires, à partir d’une coordination. L’avènement de cette armée de l’AES devrait d’ailleurs rassurer davantage, quand on sait que tout militaire de cette force est désormais ni du Mali ou Burkina ou Niger, mais de l’AES ! Grosso modo, c’est une aventure militaire, qui rapproche plus l’ascendance de l’AES sur les terroristes, pour l’avènement d’une paix pérenne dans cet espace de 2 millions 750 mille 300 km2 et 70 millions d’âmes !
La REDACTION
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