Lutte contre le terrorisme : HRW recense de graves violations de part et d’autre

Lutte contre le terrorisme : HRW recense de graves violations de part et d’autre

Le dernier rapport de l’organisation Human Rights Watch (HRW) renvoie les groupes islamistes opérant dans le Nord et les Forces de sécurité burkinabè dos-à-dos. Rendu public le vendredi 22 mars 2019, ce rapport de 62 pages, intitulé «Nous avons retrouvé leurs corps plus tard ce jour-là : Atrocités commises par les islamistes armés et par les forces de sécurité dans la région du Sahel au Burkina Faso», analyse plus de 40 meurtres commis par des groupes armés islamistes et ciblant surtout des personnes suspectées de collaborer avec le gouvernement, mais aussi l’exécution par les forces de sécurité burkinabè de plus de 115 hommes accusés de soutenir ou d’héberger les islamistes armés 

D’emblée, le rapport indique que les actions des groupes islamistes dans le Nord du Burkina depuis 2016 se sont soldées par des «dizaines de civils tués et des dizaines de milliers» de personnes chassées de leurs foyers. «La violence et l’insécurité se sont progressivement propagées dans tout le pays, l’épicentre de la violence et de l’insécurité reste la région du Nord du Sahel, où des dizaines de civils et de suspects ont été tués et des dizaines de milliers ont été chassés de leurs foyers», souligne le rapport qui porte sur la période de «mi-2018 à février 2019».

Selon le document, les graves violations commises par des groupes terroristes,  sont entre autres : «l’enlèvement et l’exécution de chefs locaux (42 exécutions présumées), le pillage, notamment de troupeaux, la réquisition d’ambulances, la destruction d’écoles, les restrictions opposées aux femmes et aux villageois célébrant des mariages et des baptêmes, et la destruction de commerces».

Dans le même temps, et dans le cadre de la lutte contre le terrorisme, les éléments des forces de sécurité burkinabè auraient, quant à eux, détenu et exécuté au moins 115 hommes et adolescents». Selon la directrice Sahel pour HRW, Corinne Dufka, «les villageois vivent dans la peur: à la fois les islamistes armés et les forces gouvernementales ont montré leur peu de cas pour la vie humaine». «Les villageois se plaignent d’être pris entre les islamistes armés qui menacent de mort ceux qui collaborent avec le gouvernement et les forces gouvernementales qui attendent des renseignements des populations locales et les punissent quand elles n’en donnent pas. Aucun homme âgé de plus de 18 ans n’ose dormir dans sa maison par peur d’être enlevé ou pire tué», a confié un habitant aux enquêteurs de HRW.

Rappelons qu’en mai 2018, HumanRights Watch avait publié un rapport accablant contre les Forces de défense et de sécurité (FDS) burkinabè, accusées d’abus sur les populations des zones attaquées. Les groupes terroristes avaient été accusés de «mener des actions de représailles contre les personnes suspectées de fournir des informations à l’armée».

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