Les pays membres du G5 Sahel ont décidé d’engager et de définir une nouvelle approche de lutte contre le terrorisme dans leur espace géographique. C’est ce qui ressort d’une réunion extraordinaire des ministres en charge de la Défense élargie aux chefs d’état-major des armées des pays membres, tenue le mardi 31 août 2021 à Niamey, sous la présidence du ministre de la Défense nationale du Tchad, Daoud Yaya Brahim, représentant le Président en exercice du G5 Sahel et par ailleurs Président de la transition militaire au Tchad, le Général Mahamat Idriss Déby.
Les pays membres de cette organisation subsaharienne, rappelle-t-on, sont confrontés à des multiples menaces terroristes depuis près d’une décennie. Malgré les efforts fournis avec notamment l’aide des alliés occidentaux, l’hydre terroriste s’avère invaincue.
Face à cette situation, l’heure est à présent au changement de stratégie de lutte. C’est objet de la rencontre de Niamey. «Cette rencontre a pour but d’échanger sur la nouvelle dimension de la lutte contre les groupes armés terroristes dans la bande du Sahel, plus précisément dans les différents fuseaux composants les théâtres des opérations de la Force Conjointe G5 Sahel», a déclaré le ministre en charge de la Défense nationale du Tchad à l’ouverture des travaux.
Daoud Yaya Brahim s’est notamment repéré à la décision des autorités françaises par rapport à la reconfiguration de la Force Barkhane, partenaire opérationnelle de la Force Conjointe G5 Sahel pour expliquer la révision de l’approche de lutte, objet de la rencontre de Niamey.
Pour rappel, c’est le 10 juin 2021 que le Président français Emmanuel Macron a annoncé la fin prochaine de l’opération Barkhane, la mission militaire française au Sahel lancée depuis 2014. Le locataire de l’Elysée a, par la même occasion, annoncé la mise en place d’une alliance internationale antidjihadiste dans la région.
Pour Daoud Yaya Brahim, «cette décision, qui est immédiatement en cours de mise en œuvre, nécessite des dispositions utiles et urgentes à prendre pour apporter des réponses adéquates à la Force Conjointe G5 Sahel afin de lui permettre de garder l’élan et continuer à remplir efficacement les missions qui lui sont assignées».
Selon lui, en effet, l’environnement sécuritaire dans le Sahel est perturbé par endroits par des groupes terroristes armés. Et pour lutter efficacement contre ces terroristes, Daoud Yaya Brahim suggère une coopération entre les différents pays membres de l’organisation, ainsi qu’un renforcement des capacités de leurs forces «et surtout la mise en commun des ressources».
«Nous devons mutualiser davantage nos ressources afin de faire face à cette lutte qui semble perdurer dans notre espace communautaire», a-t-il soutenu.
«Dans un monde en perpétuelle mutation, gangrené par les menaces traditionnelles et les menaces non traditionnelles, les armées du G5 Sahel, à l’instar de celles du monde, doivent revoir leurs méthodes et approches pour faire face à ces défis de l’heure», a-t-il suggéré.
Dans son mot de bienvenue, le ministre de la Défense nationale du Niger, Alkassoum Indatou a donné plus de précisions sur les visées de ces assises.
Il s’agit, au cours de cette rencontre, détaille-t-il, «de définir une nouvelle approche à adopter pour minimiser les conséquences que pourrait engendrer cette nouvelle donne sécuritaire».
Le G5 Sahel ou «G5S», note-t-on, est un cadre institutionnel de coordination et de suivi de la coopération régionale en matière de politiques de développement et de sécurité, créé lors d’un sommet tenu du 15 au 17 février 2014 par cinq États du Sahel : Mauritanie, Mali, Burkina Faso, Niger et Tchad répartis sur 5 097 338 km2. Il s’est doté d’une convention signée le 19 décembre 2014 et le siège de son secrétariat permanent est à Nouakchott en Mauritanie, rappelle-t-on.
MSB/KPM/ANP- Août 2021
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