Le vendredi 10 janvier dernier a marqué le 26e anniversaire de la création de l’Union économique et monétaire ouest-africaine (UEMOA). A cette occasion, le président de la Commission, Abdallah Boureima a animé une conférence de presse. Les échanges ont porté essentiellement sur le bilan de la célébration du 25e anniversaire de l’institution, sur l’édition 2019 de la 5e édition de la revue annuelle des réformes politiques, programmes et projets communautaires ainsi que les conclusions de la session extraordinaire de la conférence des chefs d’Etat et de gouvernement du 2 décembre 2019 qui a décidé d’une contribution immédiate de 100 millions de dollars US aux trois pays membres de la ligne de front (Burkina, Mali et le Niger) du G5 Sahel.
«Dès sa création, le premier défi de l’Union, de loin le plus grand, était celui de jeter les bases de la construction communautaire qui aujourd’hui encore servent de repère à la poursuite du projet collectif d’un espace économique intégré». Ce sont là, les mots du président de la Commission, Abdallah Boureima, lors de la célébration du 25e anniversaire de l’UEMOA. Un quart de siècle plus tard, le président de l’institution se réjouit des succès engrangés par l’institution. Pour lui, en 25 ans, l’Union a bâti un espace économique géré sur des bases et des critères de convergence que chaque Etat est contraint de respecter. Aussi, toujours selon Abdallah Boureima, elle a joué un rôle majeur dans la stabilité du FCFA.
«Elle a réalisé des programmes sectoriels d’investissements régionaux et nationaux qui ont contribué à apporter des réponses à des défis multiples comme l’accès à l’eau potable, l’énergie, la maîtrise d’eau agricole, aux infrastructures de transport, à l’enseignement supérieur», a-t-il cité.
Plusieurs réalisations ont été faites selon le premier responsable de l’institution, mais cela ne cache pas les nombreux défis à relever. Selon lui, ces défis sont entre autres la modernisation de la gouvernance institutionnelle de l’Union en vue d’accroître l’efficacité de son action dans un contexte de rareté des ressources et de partage de son périmètre d’intervention avec des acteurs de plus en plus diversifiés, les menaces sécuritaires auxquelles les Etats membres font face et que l’Union ne peut en aucun cas, ignorer l’effectivité de la libre circulation des personnes et des biens dans l’espace.
«C’est pourquoi depuis un peu plus d’un an, l’UEMOA travaille à se donner un nouveau cap, de nouvelles ambitions et de nouvelles stratégies aux côtés des Etats membres et de l’ensemble des partenaires», a précisé le président de la Commission. De nouvelles ambitions qui se dessinent déjà avec la revue annuelle des réformes, politiques, programmes et projets communautaires de l’UEMOA
. Cette revue selon Abdallah Boureima, est un levier pour accélérer la mise en œuvre des textes et l’amélioration des performances des programmes et projets communautaires. A l’entendre, la revue 2019 a porté sur 99 programmes et projets de l’UEMOA en exécution dans huit Etats membres pour un montant global de 310 milliards de FCFA, financé par la commission de l’UEMOA et le taux de décaissement en 2019 est de 61% contre 36% en 2018.
«Cette 5e édition de la revue annuelle a permis une fois de plus, de juger l’efficacité de l’exercice, notamment de son impact positif dans l’application des réformes communautaires au sein des Etats membres. Cette édition a permis également de consolider les acquis en matière de la mise en œuvre des réformes et des programmes communautaires dans l’espace de l’Union», a ajouté le premier responsable de l’institution. Mais, l’arbre ne doit pas cacher la forêt dit-on, c’est pourquoi, ce dernier n’a pas hésité à identifier les défis auxquelles l’institution doit relever.
Parmi ceux-ci, figurent le retard accusé dans la mise en œuvre de la plupart des projets et programmes communautaires du fait des lenteurs observés dans l’identification ou le changement de sites dans la délivrance des avis de non objection et le décaissement des fonds.
Dans sa déclaration liminaire, Abdallah Boureima est revenu sur les conclusions de la session extraordinaire de la conférence des chefs d’Etat et de gouvernement du 3 décembre 2019. Selon lui, la conférence a décidé d’une contribution immédiate de 100 millions de dollars US pour les trois pays membres de la ligne de front du G5 Sahel.
Il précise en effet, que cette contribution s’inscrit dans le cadre de l’engagement pris par l’UEMOA pour participer à hauteur de 500 millions de dollars US au financement du plan d’action de la CEDEAO pour lutter contre le terrorisme dans l’espace CEDEAO sur la période 2020-2024.
Omar SALIA
COMMENTAIRES