Hier lundi 18 novembre 2019, le président sénégalais Macky Sall et son homologue mauritanien Mohamed Ould Ghazouani ont annoncé les couleurs à l’ouverture du 6e Forum international pour la paix et la sécurité de Dakar. D’une même voix, les deux hommes d’Etat ont réclamé «un mandat renforcé pour les Forces combattant le terrorisme au Sahel, notamment celle de l’ONU déployée au Mali».
Entre les forces maliennes et étrangères, il y a aujourd’hui «pas moins de 30 000 hommes sur un terrain qui est pris en otage par une bande d’individus», a noté Macky Sall avant de s’interroger n ces termes : «Pourquoi nous ne sommes pas capables de régler ce problème ?»
Pour le chef de l’Etat sénégalais, l’une des réponses est que l’ONU «accepte de se réformer et de réformer ses procédures». En particulier, «il faut un mandat robuste au Mali», a-t-il insisté devant le parterre de responsables étrangers et d’experts de la sécurité réunis pour l’occasion.
Le président sénégalais a par ailleurs appelé directement la Chine et la Russie, qui siègent au Conseil de sécurité de l’ONU, à permettre que soit décerné un mandat plus fort à la Minusma, au sein de laquelle sont notamment déployées des troupes sénégalaises.
Le président mauritanien Mohamed Ould Ghazouani, qui a ouvert l’événement aux côtés de son homologue sénégalais, a tenu un discours identique. «L’ONU doit se réformer», a-t-il plaidé, estimant que la politique de maintien de la paix onusienne «n’est pas en adéquation avec les enjeux» sécuritaires au Sahel. «Des forces régionales mobiles, plus légères, et connaissant mieux le terrain doivent être davantage privilégiées, plutôt qu’une force lourde et statique», a martelé le président de la Mauritanie, évoquant la force conjointe du G5-Sahel à laquelle participe son pays aux côtés du Burkina Faso, du Mali, du Niger et du Tchad.
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