Ly Amadou, ex-RSP : «Je suis un soldat, j’obéis aux ordres»

Ly Amadou, ex-RSP : «Je suis un soldat, j’obéis aux ordres»

Cinquième accusé appelé à la barre pour répondre des actes qu’il a posés lors du putsch du 16 septembre 2015, le soldat de première classe Ly Amadou n’a pas reconnu les faits qui lui sont reprochés. Il est en effet poursuivi pour complicité d’attentat à la sûreté de l’Etat, meurtre et coups et blessures.

L’interrogatoire des accusés dans le dossier du putsch du 16 septembre 2015 s’est poursuivi le mercredi 4 juillet 2018 avec à la barre, le soldat de première classe Ly Amadou. Comme certains avant lui, il a déclaré ne pas reconnaître les faits qui lui sont reprochés à la suite de la lecture des chefs d’accusation faite par le président du Tribunal. Il s’agit de complicité d’attentat à la sûreté de l’Etat, meurtre coups et blessures. Pour justifier donc sa position, il explique que le 16 septembre 2015, il était de repos chez lui, quand il a reçu un appel de son supérieur, l’adjudant Jean Florent Nion lui demandant de se mettre en tenue pour une mission. Le prévenu confie qu’à la suite de cet appel, il s’est rendu à l’ancien domicile du président de la Transition, Michel Kafando où se trouvait sa tenue. «Après l’avoir porté, je me suis rendu à la présidence où l’adjudant m’a ordonné d’aller renforcer un poste de garde de ma compagnie», a-t-il indiqué.

Il faut dire que son alibi n’a pas convaincu le parquet qui va le prendre à contre-pied. Le procureur militaire va en effet lire un passage de la déclaration faite par le prévenu au moment de son audition devant le juge. Le passage dit ceci : «je m’en tiens à la déclaration faite à la gendarmerie, elle est la plus exacte (…). Je suis un soldat, j’ai posé des actes sur ordre de mes supérieurs». A en croire toujours le procureur, l’accusé dans sa déclaration va confier au juge qu’il a reçu une mission qui était de désarmer le poste de détection, qu’il est censé renforcer. Bien entendu, à la barre, il ne va pas reconnaître les propos qui lui sont prêtés par le ministère public. Pour sa défense, il va souligner qu’il ne sait ni lire, ni écrire et que cela a peut-être joué lors de son audition. Pour justifier ses propos, il a soutenu qu’à la fin de son audition le juge lui a demandé de lire sa déposition, et il lui a répondu : «je ne sais pas lire, sinon avec mes années de service, j’ai la qualité pour être un gradé, mais faute de niveau, je suis un soldat de 1ère classe». Il faut rappeler que Ly Amadou  a à son actif, 13 années de service au RSP. Né le 7 août 1987, le prévenu qui n’a jamais été condamné et qui a été décoré de la médaille commémorative agrafe Mali va poursuivre ses explications en ajoutant que si quelqu’un estime qu’il l’a désarmé, que cette dernière vienne témoigner.

Afin de l’amener à reconnaître la déclaration faite devant le juge, le procureur militaire a rappelé au soldat de 1ère classe que dans la déclaration qu’il a signée, il a reconnu avoir participé à une réunion préparatoire. Une fois de plus, il va nier ce fait, et pour sa défense, il va confier que le 16 septembre aux environs de 17 heures, il a quitté son poste de garde pour se rendre au palais présidentiel afin de demander à l’adjudant Nion à quelle heure, il allait descendre. A son arrivée au palais, il dit avoir vu le major Badiel et le Sergent-chef Mahamado Bouda qui lui ont fait comprendre que Nion n’était pas là. Dans la foulée, il affirme que le Sergent-chef Mahamado Bouda lui a ordonné d’assurer la garde d’un bâtiment sans qu’il ne sache ce qui s’y trouvait. A l’en croire, c’est le lendemain, qu’il a su que dans ce bâtiment se trouvaient l’ex-Premier ministre Yacouba Isaac Zida.

Le soldat a également affirmé avoir effectué une mission en compagnie du major Badiel Eloi et de l’adjudant Ouékouri Kossé au domicile de feu Salif Diallo qui était en feu. A l’en croire, ils ont aidé à éteindre le feu et empêché les pillages. Ainsi donc, prend fin la première série des cinq noms. Dans la seconde, on retrouve Nébié Moussa, Ouékouri Kossé, Badiel Eloi, Roger Koussoubé et Zouré Boureima. Ces derniers passeront à la barre à partir de demain vendredi.

Edoé MENSAH-DOMKPIN et Boureima SAWADOGO

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