M6 gracie la journaliste Hajar Raissouni : Reste à expurger du code pénal ces articles moyenâgeux !

M6 gracie la journaliste Hajar Raissouni : Reste à expurger du code pénal ces articles moyenâgeux !

Si la justice ou si l’on préfère le redoutable Makhzen a décidé le 30 septembre d’embastiller la journaliste du quotidien Akhbar Alyaoum pour l’usage «libre de son corps», le roi M6 a décidé de façon régalienne de la libérer, hier 16 octobre.

M6 le souverain alaouite devrait user de tout son pouvoir discrétionnaire pour lever l’écrou de prison de Hajar Raissouni condamnée pour autre chose, mais pas pour ce délit sexuel, qui si l’on voulait, enverrait pas mal de femmes au donjon, écrivions-nous en substance au lendemain de la condamnation à 1 an de prison de la journaliste pour «relations sexuelles hors mariage et avortement». Absous de leurs «péchés» elle, son fiancé et l’équipe médicale, de par le fait du prince lequel M6 a pris cette décision souveraine en se mettant au-dessus de la mêlée, c’est-à-dire sans tenir compte du ‘’débat’’ qui fait rage dans le royaume sur ces alinéas du code pénal, et qui divise la société marocaine, cette grâce n’en demeure pas moins un oukase ou si l’on veut user d’euphémisme, une suggestion royale de voir dans quelle mesure, un toilettage de ces dispositions pénales pourrait  se faire en vue que l’arsenal juridique soit en phase avec la société marocaine actuelle.

En tant que roi, M6 n’a en effet pas besoin de tendre l’oreille vers la vox populi, mais difficile de dire de façon absolue que le cabinet royal, les yeux et les oreilles de M6, n’aient pas mis ce dernier au parfum, de la missive des 490 femmes, correspondant aux 490 articles du code pénal, ni du Manifeste du collectif «hors-la-loi» signé par 10 000 personnes, ou encore des itératives sorties des droits-de-l’hommistes, notamment Human Rgihts Watch…

Si «la compassion» et «le souci» de ne pas disloquer «un couple qui veut fonder une famille» ont motivé cette mansuétude du roi, il faut aussi la mettre dans le cadre de la gouvernance d’un M6 dont tous les discours du trône, et certains de ses actes montrent à souhait un roi tourné vers la modernité et le progrès et qui depuis son accession au pouvoir en juillet 1999, fait souffler ce vent de l’évolution sur le Maroc.

C’est pourquoi, une lecture en creux de cette grâce pourrait être d’abord, un clin d’œil fait à la profession de journaliste, qui remporte là une bataille, car même si rien ne permet de le prouver, la plume trempée au vitriol du quotidien arabophone dans lequel exerce l’ex-reprouvée pourrait expliquer cet acharnement judiciaire qui a confondu hémorragie et avortement !

En outre, le roi sans l’affirmer, emboite un tantinet le pas au Conseil national des droits humains marocain pour une relecture de ce code pénal, qui devra être expurgé de ces mentions inutiles du genre qui condamnent une personne parce qu’elle aurait usé de ses droits élémentaires.

Débarrasser le code pénal marocain de ses articles rétrogrades et avilissants, voilà le message subliminal, mais oh combien bruyant de cette grâce royale à l’égard de notre consœur !

Zowenmanogo ZOUNGRANA

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