Macron à Ouaga :Le 5e raout  UA-UE a  débuté au Burkina

Macron à Ouaga :Le 5e raout UA-UE a débuté au Burkina

Là à l’amphithéâtre Union africaine de l’Université Ouaga I Prof. Joseph Ki-Zerbo, le président Emmanuel Macron, n’est jamais aussi à l’aise, devant cet aréopage de 800 étudiants burkinabè. Les grands oraux, c’est sa tasse de thé, lui dont les cours à Sciences Po étaient applaudis et qui la semaine écoulée à délivré coup sur coup deux grands discours au 100e congrès des maires de France et celui contre les violences sexuelles faites aux femmes. Quadragénaire, il doit s’adresser à des jeunes et le kid sait qu’au-delà de la rhétorique hégélienne, saint-simonienne et ricoeurienne, c’est aux problèmes concrêts dans lesquels barbote cette jeunesse qu’il devra évoquer… avec solutions. A commencer par cette Françafrique dont il entend bel et bien en faire chanter le requiem : ainsi si le 2, rue de l’Elysée existe toujours entre Jacques Foccard et Franck Paris, c’est le jour et la nuit. Plus de coups fourrés, ni de diplomatie parallèle, mais plutôt une volonté de policer l’image hexagonale, la preuve par le Conseil présidentiel pour l’Afrique (CPA). La France n’a plus la côte auprès de ces jeunes africains désœuvrés qui renâclent, à admettre sa condescendance, sa puissance tutélaire ombrageuse, bref, ce lien ombilical néocolonial devenu obsolète. Localement, et pour être en phase avec la Raison dans l’histoire, il ne pourra pas éluder la problématique du Franc CFA, dont l’arrimage à l’Euro, devient de plus en plus insoutenable pour ces vis-à-vis. La déclassification du dossier Sankara, l’idole des insurgés de fin octobre 2014, ceux qui ont fait du sankarisme sans le fougueux père de la Révolution en décoiffant Blaise Compaoré, encalminé par 27 ans de pouvoir. Une déclassification réclamée à cor et à cri par ces jeunes qui ont permis ce renouveau démocratique, que vient saluer Macron. Le grand oral de la capitale burkinabè que le numéro 1 français veut pragmatique et équilibré a donc pour objectif premier de policer l’éthos d’une France, écornée, par des années de relations en dents de scies. Mais Ouagadougou devrait également, dessiner le croquis du sommet de l’UA-UE que Abidjan va colorier les 29 et 30 novembre. Le 5e raout UA-UE débute donc au pays des hommes intègres avec ce face-à face Macron-étudiants. La jeunesse est au cœur de ce rendez-vous entre les deux Unions. Le vieux continent, le plus jeune de la planète est l’avenir de cette…planète. Macron ne peut qu’évoquer les propositions communes aux représentants des deux continents, qui ont travaillé d’arrache-pied pour mettre sur la table de ces chefs d’Etats ce qui les tient à cœur. Le péril jeune est à la fois une ménace et un incubateur de perspectives. Cette jeunesse, ouagalaise devrait, parmi les quatre questions à elle permise de poser, demander des comptes sur la politique migratoire française et plus généralement, la lancinante quadrature du cercle de ces boats-people contemporains qui hissés sur des rafiots de fortune finissent au mieux en Libye ou en Italie au pire au fond de l’océan. Le documentaire de CNN qui a exhumé ce phénomène galvaudé, et provoqué des cris d’orfraies hypocrites ne sera pas non plus passé sous silence. Ouagadougou servira de passerelle à Abidjan, via ce speech qui fera date. La France, l’instigateur de la disparition du qaid as Tawhra, le guide de la Révolution libyenne, élément déclencheur de regain du terrorisme au Sahel, et comment y remedier fusera de cet amphi devra aussi y répondre et Macron à coup sûr ne se débinera pas. Or la sécurité sous-régionale, l’opération Barkhane, le financement de la Force G5-Sahel, s’imposeront au Jamborée abidjanais de cette fin de novembre 2017. Tout en sachant que l’UE a été la première à cracher 50 millions d’Euros au bassinet dans le Budget de cette force. VRP, entendez Véritable représentant Placier, Macron en portera la casquette à Ouaga, tout comme à Abidjan où Thalès et Bouygues peuvent jubiler avec la pose par jupiter de la première pierre du métro ivoirien et à Accra. Accompagné de jeunes start-up, il les montrera comme modèles, mais aussi ce sera une invite à massifier la coopération économique avec une France, dont on dit que dans les dix prochaines années, elle augmentera avec l’Afrique de 75%. De nos jours, l’Hexagone représente 4% en partenariat avec l’Afrique, alors que la Chine en pèse 20%. Oui, le dragon menace le Coq gaulois et même taille dans les croupières de l’UE. Sous réserve d’une autre herméneutique, chère au maître à penser de Macron, Ouaga mettra en pôle position, le new-deal qui se profile à Abidjan. Reste à savoir ce qu’en feront l’UA et l’UE, dont les quatre dernières sessions communes ont eu des résultats mitigés .

Sam Chris

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