Macron à Ouaga : Sur fond de querelles picrocholines

Macron à Ouaga : Sur fond de querelles picrocholines

Le président Emmanuel Macron atterrit à l’aéroport de Ouagadougou, ce lundi 27 novembre 2017, aux environs de 22 heures 45 mn GMT. En pleine nuit ! Son temps de prédilection, et ce ne sont pas ses collaborateurs Alexis Kohler, Christophe Castaner et autre, N’Diaye Sibeth qui diront le contraire, eux qui assistent aux réunions tardives élyséennes ou reçoivent des SMS du patron la nuit avancée, alors que beaucoup de français sont dans les bras de Morphée, en savent quelque chose, sur le métabolisme de Jupiter. Ce séjour burkinabè de 48 heures, le premier de Macron, sera consacré entre autres, au lancement à partir de la capitale du pays des hommes intègres, de la nouvelle vision de la politique africaine de la France. Mais voilà, apparemment, cette visite divise les Ouagalais notamment dans certains milieux estudiantins et syndicaux. Ainsi, en est-il de l’ANEB section Ouaga qui, saisissant un bras de fer qui l’oppose au rectorat au sujet de la suspension d’un étudiant, profite pour accabler la France de tout ce qui ne va pas au Burkina : les griefs à l’endroit de l’ex-métropole vont de l’inefficacité de la France à aider le Burkina, à la livraison de François Compaoré en passant par la coupure de l’arrimage du FCA-Euro et la déclassification du dossier Thomas Sankara. Si cette agitation d’avant-visite présidentielle se comprend, vu la qualité du visiteur, le pays qu’il dirige et les liens qui lièrent jadis et qui lient toujours les deux pays, elle n’est pas exempt de relents politiques, loin s’en faut ! En effet, les arguments excipés par ces procureurs des relations France-Burkina et au-delà France-Afrique se concluent souvent par des réquisitoires contre le pouvoir en place, et même qu’il y a un parfum de tentative pour saboter ce séjour, qui, quoiqu’on dise auréole les dirigeants et le peuple burkinabè d’une certaine respectabilité. Toute chose que ne semblent pas vouloir certains. Sinon comment comprendre, que l’ANEB-Ouaga se pique de tenir un meeting le 28 novembre quasiment à la même heure où Emmanuel Macron, fera son grand oral au campus Pr Joseph Ki-Zerbo ? Les syndicats, de leur côté par le collectif CGT-B ont donné également de la voix. Vitupérant contre les entreprises, Castel, Bolloré, Air-France qui «pillent les ressources nationales». Et vitupérent contre l’impérialisme français et flagellent le pouvoir en place, incapable de solutionner les problèmes qui taraudent les Burkinabè. Un pouvoir qui a réagi au quart de tour par l’Alliance des partis de la majorité présidentielle (APMP) qui trouve que ces discours sont à rebours de l’Histoire. Par la voix de Me Bénéwendé Sankara, vice-président de l’Assemblée nationale et avocat de la famille Thomas Sankara, la majorité présidentielle, trouve cette récupération «malsaine, ringarde et démagogique». Pour le pouvoir en place, il faut voir, en la venue d’Emmanuel Macron, une «opportunité politique pour poser avec acuité et clairvoyance, les préoccupations du Burkina à la France». Querelles picrocholines au Burkina à la veille de l’arrivée du n°1 français donc, via des attaques à fleurets mouchetés. Mais au demeurant, ils sont nombreux, y compris dans le milieu intellectuel comme en témoignent, les différents tribunes dans les journaux et sur les réseaux, à saluer cette visite qui doit fixer un nouveau paradigme, ils l’espèrent entre la France et son ex-glacis .

Sam Chris

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