Là au Nigéria, il retrouve ses amours d’étudiant stagiaire. Là, il veut tester sa nouvelle relation décomplexée avec l’Afrique, c’est-à-dire avec les pays non membres de l’ex-glacis français et de préférence anglo-saxons. Il y a quelques années, alors que ses camarades de promotion, cherchaient chacun pour son stage, un pays européen de préférence, Emmanuel Macron a opté pour le Nigéria, donc pour l’Afrique anglophone. Prélude à sa fibre de relations sans gène avec le vieux continent ?
Pour ce premier séjour nigérian en tant que président de la France, c’est par la culture que Macron a choisi de raffermir les relations. Après avoir essayé de booster la Force G5-Sahel à Nouakchott, la veille, le voilà chez le premier pays économique de l’Afrique, le Nigéria, un géant qu’on dit au pied d’argile, mais qui se trouve être le premier producteur de l’or noir, et le plus peuplé de la sous-région.
Sécurité, donc la secte Boko Haram sera au cœur de l’aparté avec Mahamudu Buhari, mais pas seulement, on parlera business, de l’après-pétrole, et de culture. Ce n’est pas un hasard, ce tropisme anglo-saxon, car en novembre dernier, après Ouaga et Abidjan, le jeune chef d’Etat français avait fait l’escale d’Accra au Ghana, où il avait acquiescé, face à la leçon politique qu’avait discouru Nana Akufo-Ado. Mais déjà avec Accra, c’était le signal qu’«il n’y avait plus de politique française en Afrique» en tout cas, pas telle que formatée depuis des lustres dans les esprits. Les prés-trop carrés français n’auront plus l’exclusivité des partenariats économiques.
C’est donc avec la casquette économico-culturel que Macron a atterri à Abuja. Et quel haut lieu peut symboliser la culture qui se veut passerelle économique telle que le veut Macron, que le temple du pape de l’Afrobeat, Fela Kutu : le «Shrine», le sanctuaire ! Le «Black president» a usé de la culture, par la musique pour brocarder les chefs d’Etat yes-men, incapables de développer leurs pays. En donnant le là de l’organisation de la saison «Les Afriques en France» qui se tiendra au pays en 2020, Macron n’ignore pas que la France est multiculturelle, mais sait que c’est tout de même dans un pays qui n’est pas membre de l’OIF qu’il l’annonce. C’est encore un signal fort, que là où l’Hexagone peut nouer des relations gagnant-gagnant. Macron n’hésitera pas à faire le pas : le Nigéria c’est le premier PIB africain, devant la nation arc-en-ciel et donc un grand marché, qui surplombe la CEDEAO. La relation décomplexée, passe aussi par ces sentiers !
Sam Chris
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