Macron en Algérie : Esquisse d’une embellie de part et d’autre de la Méditerranée

Macron en Algérie : Esquisse d’une embellie de part et d’autre de la Méditerranée

Tous les actes et toutes les apparences entre Emmanuel Macron et son homologue algérien, Abdelmadjid Tebboune, montrent un «même entêtement de réussir» dans cette éternelle réconciliation entre les 2 pays, maintes fois amorcée, mais qui finissent en flop.

Pour ce coup-ci, avec les 72 heures de séjour de Jupiter en Algérie, il y a un air de sincérité qui se dégageait non seulement lors du tête-à-tête, mais aussi lors de la signature de cette «nouvelle dynamique irréversible». Et celle-ci est indissociable d’une vision unidirectionnelle face à l’histoire. Regardez «l’histoire en face», mais sans repentance de l’ex-Métropole, avec une ouverture «commune des cœurs dépolitisés» axé sur l’histoire. Les mots choisis par les 2 présidents sont pesés et sous-pesés, à juste raison, car ni la «rente mémorielle», ni un Etat inexistant avant la colonisation française, ne sauraient être un ciment à ces relations plus que tumultueuses.

A Oran par exemple, cette immersion conviviale avec des artistes était de bon aloi pour la connexion avec le peuple, et cela n’a pas échappé à Macron de même que le détour au cimetière militaire français pour le dépôt de gerbe de fleurs.

La réconciliation entre Paris et Alger nécessite des passages obligés et Macron l’a bien compris avec ce partenaire, très sourcilleux sur son passé, et surtout son histoire avec la France, qu’il trouve souvent traquée ou tronquée, et face à ces réminiscences douloureuses, le président français a su se comporter.

Même s’il est vrai que si, les Algériens, tiennent beaucoup à cette restitution mémorielle, ils ont aussi d’autres chats présents ceux-là à fouetter : la lancinante problématique des visas divisées en 2 depuis un an, et qui horripile une jeunesse tournée toujours vers la France, avec déjà ses 8 millions de diaspo qui y vivent. Paris consent à ajouter 8 000 visas supplémentaires aux étudiants, donc à la jeunesse, qui attend beaucoup de la France, car qui dit jeunesse parle immigration. Et de part et d’autre de cette méditerranée, l’immigration reste le sujet par excellence teinté, justement de cette question mémorielle, et d’une sorte de dette historique que la France doit à l’Algérie.

En tout cas, même si l’on sait que la diplomatie est l’art de dissimiler et dire ce qui est bien, ce second séjour de Macron à Alger paraît plus bénéfique en termes de pacification des tensions et aigreur et d’ouverture de perspectives, et pas seulement pour l’Algérie. Ainsi en est-il du gaz lequel, guerre Russie-Ukraine oblige, fait que la France sera liée dans les prochains mois à l’Algérie. L’histoire trouble en passe de se régler doucement n’empêche pas de faire des affaires.

Macron, a-t-il réussi à crever vraiment l’abces ? Cette commission qui va plancher sur «Mémoires et histoire», grande recommandation du Rapport Stora aboutira-t-elle à ce qu’entre la France et l’Algérie, tout ce qui provoque ire et frustrations soit oublié ? En tout cas, à en croire le locataire d’El Mouradia, ce fut une «visite excellente et réussie». Pour l’ensemble des Algériens aussi ? On le constatera au fil de quelques temps.

 

La REDACTION

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