Macron en Algérie :  Le rapport Stora en musique

Macron en Algérie :  Le rapport Stora en musique

Il ne s’agit pas d’une visite d’Etat, mais d’une visite officielle et d’amitié. Depuis hie jeudi 25 août 2022, Emmanuel Macron est sur le sol algérien. Après des salamalecs appuyés, le président algérien et son hôte se sont recueillis au sanctuaire du martyr à Alger, à la mémoire des martyrs de la guerre de libération nationale où Macron a déposé une gerbe de fleurs. Cinq ans après sa première visite, le chef de l’Etat français est donc de nouveau en Algérie. Comme le précédent, ce voyage qui intervient en début de mandat a tout son sens.

Il s’agit de revisiter les liens séculaires entre les deux peuples et de poser les jalons d’un avenir radieux pour un destin commun. La prudence était de mise, car du côté de Paris, il n’est pas aisé de parler de l’Algérie. Les mots sont pesés et on marche comme sur des œufs pour éviter d’heurter les sensibilités. 

Le point de presse va confirmer les appréhensions de nombreux observateurs.  A la suite du successeur d’Abdel Aziz Bouteflika qui s’est exprimé en Arabe et plaidé pour le renforcement du Dialogue algéro-français, Macron a dans un premier temps, présenté ses condoléances à un pays meurtri par une vague d’incendies avant d’entrer dans le vif du sujet. «L’Algérie et la France ont une longue histoire commune et un passé complexe et douloureux. Nous n’avons pas choisi notre passé. Mais, nous devons bâtir l’avenir en apportant les réponses idoines aux défis du moment», dira le président français.

Pour y parvenir, il annonce la mise en place d’une commission mixte d’historiens qui auront l’immense responsabilité de revisiter les grands pans de cette histoire : «le début de la colonisation et la guerre de libération», deux chapitres qui empoisonnent les liens entre les deux pays. En clair, il faut donc remettre en musique, le rapport Stora dont l’une des recommandations-phares fut la création d’une commission «Mémoire et vérité» pour impulser des initiatives communes entre la France et l’Algérie sur les questions mémorielles.

Selon la vision de Jupiter, la coopération entre les deux pays, doit s’étendre sur plusieurs axes et avancer sur les chantiers du développement. Pour cela, en plus des accords commerciaux chers à Paris, la jeunesse est la cible de nouveau paradigme dans cette coopération. Le secteur numérique à travers la création d’incubateurs de Start -up (passerelles de formation)  et le 7e art seront donc les deux principales béquilles pour toucher le maximum de jeunes algériens et français. A ces aspects, viennent se greffer le «trésor commun» qu’est la méditerranée, le Sahara occidental, le Sahel où la puissance coloniale est en difficulté face à la montée du sentiment anti-français. Le Mali, en brouille avec la France mais en bons termes avec Alger et dont les dirigeants ont l’oreille du président Tebboune a aussi été un des sujets de cette première journée. Paris pourrait renouer avec Bamako grâce aux bons offices d’Alger.

En attendant l’étape d’Oran, ville chargée de symboles, les deux chefs d’Etat ont campé le décor de cette visite qui pourrait être la rampe de lancement d’un pacte nouveau débarrassé des erreurs du passé et tourné vers l’avenir et la communauté de destin.

Davy Richard SEKONE

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