Macron en Côte d’Ivoire : Barkhane-Elections – Bouaké… :  séjour studieux d’un N’djakoualé

Macron en Côte d’Ivoire : Barkhane-Elections – Bouaké… :  séjour studieux d’un N’djakoualé

C’est un Macron au pas de charge en Côte d’Ivoire: Réveillon avec les 950 soldats de port-Bouët, complexe sportif Agora, le Metro d’Abidjan «la gestion du CFA» depuis les rives de la lagune Ebrié, l’aparté avec Ouattara sur la présidentielle 2020, et enfin l’hommage à Bouaké aux 9 soldats français et l’Américain tués le 6 novembre 2004.

Ce séjour est d’abord économique, car entre la France et le pays d’Houphouët, les échanges entre les deux pays étaient de 1,9 milliard d’Euros en 2018. La Côte d’Ivoire est le 2nd client de la France en Afrique subsaharienne et la France est le 3e fournisseur de la Côte d’Ivoire. Mais le propre d’une visite étant d’agglomérer l’instantané, la situation sécuritaire était bien au cœur de cette visite, notamment à travers d’abord, ce réveillon de ce père Noël spécial  avec les 950 militaires stationnés à Port-Bouët afin de «soutenir les opérations dans les zones». On ne peut pas ne pas lier cette présence parmi les soldats d’avec la situation au Sahel et la perspective d’étendre le G5 Sahel aux pays du Golf. Si les digues du Burkina-Mali n’ont  pas encore cédé, la France est consciente qu’avec l’attentat de Grand-Bassam, le 13 mars 2016 qui a causé 19 morts, la sécurité est capitale autant au Sahel qu’au bord des côtes.

Barkhane s’est donc invitée à Abidjan et c’est d’ailleurs depuis la capitale ivoirienne que l’information de la neutralisation de 33 terroristes par Barkhane est tombée.

Les 4 500 soldats de cette opération resteront sur les dunes de sables du Sahel et Pau le 13 janvier devrait permettre de lever tous les quiproquos a encore laissé entendre Macron.

Mais si on devait retenir deux faits saillants de cette visite, c’est le recueillement de Macron et Ouattara à l’ex-Lycée René Descartes, (jadis casernement de soldats de la Licorne) devant la stèle en mémoire aux 9 suppliciés de l’armée française et de l’Américain fauchés par les salves de Sukhoï ivoirien, pilotés par des pilotes biélorusses et 2 copilotes ivoiriens.  Un épisode qui a empoisonné les relations entre la France et la Côte d’Ivoire, et qui 15 ans après n’a toujours pas livré tous ses secrets. Qui a ordonné à Yury Sushkin , Barys Smahin et  Patrice Onei et Ange Granduillet  de bombarder ce casernement militaire ? Pourquoi, la France a laissé filer les deux Biélorusses, lorsque le Togo les a arrêtés ?

L’autre évènement, pas forcément médiatisé a été sans doute, l’échange Macron-Ouattara sur la présidentielle de 2020. Le président français essaie-t-il de dissuader son homologue ivoirien de ne pas céder à la tentation de Cocody ?

Car quand bien même Ouattara conditionne son retrait à celui de Bédié et accessoirement de Gbagbo, il semble de plus en plus avoir des velléités d’un 3e bail.

La France n’a pas de candidat en Côte d’Ivoire, ni ailleurs, c’est la doctrine officielle, mais peut-elle encore laisser ce pays qu’elle chérie tant retomber dans un autre cahotement politico-militaire ? Quel scénario pour des élections apaisées en Côte d’Ivoire ? Malgré son discours «fondateur» sur de nouvelles relations franco-africaines de novembre 2017 à Ouaga, Macron ne peut pas laisser ce pays sombrer.

Enfin l’escale de Niamey rentre toujours dans le cadre sécuritaire, et ce désir de battre en brèche ce ressentiment anti français, né de la supposée incapacité de la France, à aider à battre les terroristes au Sahel. De ce séjour ivoirien, Macron, qui fête son 42 anniversaire, a été fait N’djakoualé (faiseur de paix) dans la pure tradition. Pourra-t-il pacifier le Sahel avec les pays concernés ? .

La rédaction

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