Macron II au Cameroun : Biya  maintient le mystère sur son avenir

Macron II au Cameroun : Biya  maintient le mystère sur son avenir

C’est une rencontre dont le menu semble avoir été soigneusement choisi et préparé. Hier mardi 26 juillet 2022, les discussions entre le président français Emmanuel Macron et son hôte Paul Biya ont débordé sur le temps imparti. Prévues pour durer 90 minutes, les échanges ont finalement duré plus de deux heures. Contrairement à la fiche présentée par l’Elysée à la veille de cette visite, cette rencontre n’a pas donné lieu «au grand déballage» promis par Paris qui avait indiqué qu’il abordera toutes les questions même celles qui fâchent.

C’est bien loin le discours de Ouaga de novembre 2017, sur l’avènement d’un nouveau paradigme dans les relations entre la France et l’Afrique basé sur un renouvellement des concepts. Exit les questions des droits humains et relatives à la succession du nonagénaire, qui réagissant à une interpellation qu’il n’aurait pas bien saisie et qui fut reprise par son visiteur a botté en touche. Pour l’instant, l’heure n’est pas à l’après –Biya. Il faudrait plutôt attendre l’expiration de ce mandat en 2025, pour savoir s’il reste ou s’il ira au village. Ainsi donc, les Camerounais devront encore patienter trois ans pour connaître ce que leur réserve leur président qui totalise à lui seul 40 ans de règne et détient la moins reluisante palme de la longévité au pouvoir. 

En lieu et place, Paul Biya et Emmanuel Macron ont salué l’excellence et la solidité de la coopération entre les deux pays avant de faire un tour d’horizon de la situation actuelle du monde marquée par la guerre en Ukraine et ses répercussions sur la sécurité alimentaire. Ils ont donc convenu «que tout doit être mis en œuvre pour une cessation rapide des hostilités», ceci en remplaçant la «logique de la confrontation à celle de la conciliation et du dialogue».

Mais au fond, ce déplacement du président français dégage une forte odeur de reconquête de son empire colonial en proie à des incursions inquiétantes de puissances telles que la Russie et la Chine qui avancent leurs pions jusqu’aux profondeurs du continent. En clair, la France ambitionne de reprendre du terrain et de récupérer ces «ex-colonies». C’est bien l’enjeu de cette visite. D’où l’annonce de nouveaux programmes d’appui au développement des secteurs agricoles et économiques. La défense ne sera pas, non plus en reste, un programme de renforcement de la coopération militaire entre les deux pays est envisagé. Comme piste de sortie à la crise anglophone, l’hôte du locataire du palais d’Etoudi a plaidé pour une véritable décentralisation. La question mémorielle n’a pas été occultée et des historiens.

La rédaction

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