Madagascar : Piqûre de ROHY sur un TGV bouillant

Madagascar : Piqûre de ROHY sur un TGV bouillant

Andry Rajaolina, on l’a connu bouillant, teigneux, plein d’initiative et de volonté de bien faire. Des qualités qui a valu son pesant d’or dans son élection. Jeune et dynamique. Intègre aussi et animé d’une envie de militer pour la bonne gouvernance.

On se souvient du grand coup de balai qui a été donné dans la masse de la corruption dans l’administration malgache. Des malversations dans la signature de marchés publics ont été secouées dès le départ de son mandat. Des délinquants au col blanc en ont eu pour leur compte.

C’est du reste le slogan du changement qui a fait battre le voile de son navire de campagne. Toutefois, avec cette façon de faire, les cadavres sont parfois enterrés à moitié, les jambes restant ballantes dans le vide de la journée.

Et cela n’est pas certainement du goût des vigies de la bonne gouvernance. C’est le cas de la société civile ROHY, qui a fini par se faire entendre. Elle reproche principalement au chef de l’Etat malgache de diriger pratiquement comme un roi. De décider seul, sans associer le concours ni l’information de ceux pourtant qu’il a nommés aux postes de ministres et autres délégataires de  pouvoir et de responsabilité.

Une manière de fonctionner qui peut s’apparenter à des velléités despotiques et un tantinet cavalière avec la loi. La nomination des «gouverneurs» qui n’existe toutefois pas dans la Constitution est regardée d’un œil torve, tout comme la construction d’une nouvelle ville qui  apparemment crée des grognements de la population.

Certains pourraient dire que certains Malgaches ne savent pas exactement ce qu’ils veulent. Le proverbe de  l’omelette qui ne peut être obtenue sans briser des œufs peut faire ses effets. Les Malgaches ont longtemps exprimé leur réprobation face à des chefs d’Etat qui n’agissaient pas ou agissaient, mais pas forcément dans le sens de leurs intérêts.

On peut comprendre dans l’attitude de Rajoelina, la volonté de se défaire des lourdeurs administratives pour agir le plus vite possible. Ses ministres peuvent aussi ne pas «se bouger» au rythme que le président veut, l’obligeant à finalement tremper lui-même ses mains dans le cambouis, quitte à froisser quelques règles de bienséance légale.

Cependant, il faudrait que le chauffeur du TGV apprenne parfois à lâcher le champignon. Trop de vitesse peut faire basculer dans la précipitation. Et cela ne sert à rien si la locomotive rentre à la gare sans les wagons.

Ahmed BAMBARA

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