Mali : 2 ans de prison dont un ferme pour l’économiste Étienne Fakaba Sissoko

Mali : 2 ans de prison dont un ferme pour l’économiste Étienne Fakaba Sissoko

Étienne Fakaba Sissoko devrait poursuivre son séjour carcéral. C’est la décision rendue, le lundi 20 mai 2024 par le juge qui l’a condamné à deux ans de prison, dont un an ferme. En plus, il devra payer des dommages et intérêts chiffrés à 3 millions de francs CFA.

C’est le 25 mars dernier que l’ancien conseiller d’IBK a été interpellé par la Brigade d’investigations judiciaires (BIJ). Quelques heures avant son interpellation, l’universitaire publiait un post sur les réseaux sociaux pour rappeler aux dirigeants maliens la fin de la période de transition. Sur sa page Facebook, on pouvait, en effet, lire : «Ce 26 mars 2024 marque la fin théorique de la transition militaire conformément au décret numéro 2022-0335/PTRM en date du 6 juin 2022, une interrogation demeure quant au rôle que la Cour constitutionnelle est appelée à jouer dans ce nouveau contexte».

Toujours au sujet de la Cour constitutionnelle, l’économiste écrit : «Elle a le devoir de nous prouver que nous sommes toujours en démocratie et que nos institutions fonctionnent (…) La problématique centrale réside dans la capacité et la volonté de cette institution à embrasser pleinement ses prérogatives, en s’inscrivant dans une démarche de stricte adhérence aux dispositions légales en vigueur». Et d’ajouter : «Le pays plus que jamais dans l’incertitude. Quelle marche à suivre ?».

À son interpellation, il est, dans un premier temps, placé en garde à vue, avant d’être déposé en prison, le 27 mars. Les chefs d’accusation retenus contre lui se résument en ces mots : «atteinte au crédit de l’État, injures, propos et nouvelles fausses mensongèrement attribuées à des tiers, faite de mauvaise foi de nature à troubler la paix publique». En cause surtout, un ouvrage publié par le chercheur en décembre dernier. Ce livre intitulé : Propagande, agitation, harcèlement : communication gouvernementale pendant la Transition au Mali, est une critique acerbe de la communication du régime de Transition.

Au procès qui avait eu lieu, le 6 mai dernier, l’avocat d’Étienne Fakaba Sissoko avait plaidé la relaxe pure et simple pour son client. «Aucune preuve n’a été apportée de quelconque violation de la loi», a déclaré Me Ibrahim Marouf Sacko. L’avocat dénonce depuis le début de l’affaire «une agression contre la liberté d’opinion».

C’est la deuxième fois qu’Étienne Fakaba Sissoko est mis aux arrêts sous le régime de la Transition. La première fois, il avait été incarcéré de janvier à juin 2022 pour avoir s’être prononcé sur les sanctions alors prises par la CEDEAO contre le Mali en montrant leur impact sur le pays. Il avait notamment reproché aux autorités maliennes de n’avoir rien fait pour éviter ces sanctions dont les conséquences sont difficiles à supporter pour le pays.

 

 La rédaction

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