Mali : 95 tués dans l’attaque de Sobanekou (un village Dogon)

Mali : 95 tués dans l’attaque de Sobanekou (un village Dogon)

Le bilan fait froid dans le dos et les questions se bousculent dans les esprits. Dans la nuit du dimanche 9 au lundi 10 juin 2019, au moins 95 personnes ont été tuées dans l’attaque de Sobane-kou, dans le centre du mali, par des hommes armés.

«Nous avons pour le moment dénombré 95 civils tués, les corps sont calcinés, nous continuons de chercher des corps», a déclaré à l’AFP sous le couvert de l’anonymat un élu de la commune de Koundou (cercle de Koro), où se situe ce village.  «Selon les civils, ce sont des hommes armés qui sont venus tirer, piller et brûler. C’est un village dogon de 300 habitants qui a été quasiment rasé, a pour sa part indiqué une source sécuritaire malienne. Nous sommes sur le terrain avec des élus, nous avons déjà compté 95 civils tués et c’est vraiment la désolation», a ajouté cette source.

Depuis l’apparition en 2015 dans le centre du Mali du groupe terroriste du prédicateur Amadou Koufa, recrutant prioritairement parmi les Peuls, traditionnellement éleveurs, les affrontements se multiplient entre cette communauté et les ethnies bambara et dogon, pratiquant essentiellement l’agriculture, qui ont créé leurs “groupes d’autodéfense”.

Ces violences se sont propagées du Nord au Centre du pays, voire parfois au Sud. Elles se concentrent surtout dans le Centre, se mêlant très souvent à des conflits intercommunautaires, un phénomène que connaissent également le Burkina Faso et le Niger voisins. Elles ont culminé le 23 mars avec le massacre à Ogossagou, près de la frontière burkinabè, de quelque 160 villageois peuls par des membres présumés de groupes de chasseurs dogons. Depuis janvier 2018, la division des droits de l’homme et de la protection de la Mission de l’ONU au Mali (Minusma) a documenté 91 violations des droits de l’homme commises par des chasseurs traditionnels contre des membres civils de la population peule, dans les régions de Mopti et de Ségou, ayant fait au moins 488 morts et 110 blessés, a indiqué le 16 mai la Minusma, lors d’un point de presse. Dans le même temps, les groupes armés d’autodéfense de la communauté peule ont commis 67 violations des droits de l’homme contre la population civile de la région de Mopti dans la même période, ayant causé 63 morts et 19 blessés, selon la même source.

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