Mali-Burkina-Niger et Covid-19 : Le Sahel entre déconfinement et coups de boutoirs terroristes

Mali-Burkina-Niger et Covid-19 : Le Sahel entre déconfinement et coups de boutoirs terroristes

Lentement, par petits réglages, voire par tâtonnements les pays africains décloisonnent les mesures anti-Coivd-19.

Au Burkina Faso la rentrée scolaire initialement prévue pour aujourd’hui 11 mai pour les classes d’examen, a été repoussée au 1er juin. Intenable pour deux raisons : les mesures d’accompagnement sanitaires notamment les 12 millions de masques dont la livraison n’a pas été effective, l’opérationnalisation au niveau des enseignants, et deuxièment, la pomme de discorde non-résolue entre gouvernement et syndicats des enseignants. Les tenanciers de bars et maquis s’apprêtent à ouvrir le 15 mai, toujours au pays des hommes intègres.

Au Mali, sous la bronca des populations, qui estiment qu’à quoi bon confiner alors qu’on a passé outre le risque pour organiser les législatives, sous cette poussée populaire, le couvre-feu a été levée. Une colère des Maliens, qui trouve sa source dans le confinement de plus d’un mois, mais aussi dans la crise post-électorale, suscitée par les proclamations des résultats définitifs par la Cour constitutionnelle, une proclamation, qui fait la part belle au RPM le parti présidentiel, qui passe d’un à 10 députés de rattrapés. Manifestement, il y a maldonne. Dans le même Mali, toujours 3 casques tchadiens ont été tués sous l’explosion d’une mine artisanale, au Nord. Seule  petite embellie, la libération du maire de Koumaïra, Amadou Kolossi, même si celle-ci est toujours assombrie par la détention de Somaïla Cissé, (enlevé le 25 mars), pour lequel, le bourgmestre de Koumaïra était allé en négociation.

A la vérité, si la tenue des élections législatives dans ce pays l’a été contre vents et marée, plus précisément contre les risques du Coivd-19, l’après-élections elle, s’avère plus problématique à cause de la décision des 9 grands juges, mais aussi de ce deux poids, deux mesure, qui fait qu’on a banalisé la maladie lors de l’élection, et qu’après on veuille la prendre au sérieux. Pour beaucoup de Maliens, c’est du «Pipo». Tandis qu’à Tilabéri, au Niger, ce sont 30 villageois qui ont été occis par des terroristes.

Le Burkina n’est pas épargné non plus, puisque l’Est du pays, est en passe de retomber dans les griffes des terroristes, un an après l’Opération «Otapuanu». En fait, il a manqué le service-après-vente, et comme dans cet Est burkinabè, le grand banditisme avait pignon sur forêt, le terrorisme, comme une hydre a repoussé des têtes, après la dératisation il y a un an.

Le Sahel déconfine, lève les quarantaines, rouvre ses maquis, balise le terrain pour ses écoliers, commande des masques dont le port est obligatoire, bref essaie de vivre, avec le Covid-19, en prenant toutes les précautions pour éviter le rebond de la pandémie. Mais à côté, il y a l’autre fléau dont les fragrances n’ont jamais cessé même au plus fort du Covid-19.

Barkhane qui concentre ses forces désormais dans la zone des 3 frontières de la zonea laissé un vide dans plusieurs bleds de la bande sahélo-saharienne. Certes, les différentes armées sont désormais aguerries, portent la réplique mais ils sont nombreux à penser que l’intermède Covid-19 aura été propice aux terroristes, qui ont profité se tailler des croupières territoriales où ils écument. Et c’est en fait sur 2 fronts que le Sahel devra être dans les mois à venir, en ne négligeant aucun : le Covid-19 et la sécurité .

La REDACTION

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