1 an avec sursis, c’est la réquisition prononcée par le procureur au Tribunal de grande instance de la Commune de IV de Bamako, à l’encontre de l’économiste malien, Etienne Fakaba Sissoko. Il lui est reproché d’avoir prononcé des «propos tendant à la stigmatisation ou à la discrimination régionaliste, ethnique ou religieuse».
En attendant le verdict prévu pour le 11 mai, l’arrestation, l’embastillement et le procès de celui qui n’a pas sa langue dans sa poche divise les Maliens. Pour le parquet, dans le contexte actuel du Mali, où le vivre-ensemble a foutu le camp, les paroles du proscrit sont un dissolvant de la société malienne.
L’économiste avait critiqué la tenue d’un concours de la Fonction publique et celle des Assises nationales le jour de Noël dans un pays laïc. Pour son avocat, il n’y a rien de stigmatisant dans les propos de son client.
Mais il est d’autres sujets qui pourraient avoir valu le courroux des autorités : Fakaba Sissoko avait tiré la sonnette d’alarme sur le prix du kilogramme de sucre, du litre d’huile, et de la tonne de ciment en fait sur les conséquences des sanctions infligées par la CEDEAO au Mali qu’est venue aggraver la guerre Russie-Ukraine, qui a fait flamber le prix du pain, et du carburant (essence et lubrifiants).
Est-ce ces «vérités» qui lui valent ce séjour en prison et ce procès ? Ce qui est certain, c’est qu’entre l’économiste et la Transition, le courant passe mal. Déjà pour l’inculper, le parquet est allé chercher du côté de l’Université de Nanterre à Paris pour s’assurer que Fakaba a bien obtenu sa thèse de doctorat en économie.
Mais dans l’ensemble, c’est la position de Fakaba et bien d’autres personnes sur la toile, par rapport à la situation des droits de l’homme au Mali, et la conduite de la Transition qui pourraient expliquer, ce qui arrive au célèbre économiste.
Au demeurant, après 6 séjours au Mali (25 juillet à 5 août 2022), l’expert indépendant, Alioune Tiné, a affirmé que la situation des droits de l’homme se détériore au Mali.
Le cas de l’économiste, Etienne Fakaba Sissoko est sans doute à mettre dans ce cas, sans oublier toutes les accusations liées au volet sécuritaire.
La REDACTION
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