Mali, l’après-Barkhane et Takuba : Les 4 directions du sextant  d’un requiem

Mali, l’après-Barkhane et Takuba : Les 4 directions du sextant d’un requiem

Barkhane et Takuba au Mali, c’est  terminé ! Comme un rafiot encalminé au milieu de la houle, Barkhane et Takuba commençaient à s’enliser au Mali, en tout cas depuis l’avènement des putschistes de Kati : infos savamment distillées pour diaboliser la politique française au Mali, regain d’activisme sur les réseaux sociaux, fréquentes sorties de piste du premier ministre Choguel Maïga … C’était plus que n’en pouvait une France qui estime que même si elle n’a pas pu éradiquer le terrorisme là-bas, elle a grandement contribué à contenir l’avancée des djihadistes.

Ce 17 février 2022 dans la matinée, et comme on le subodorait lors du dîner la veille à l’Elysée, regroupant une trentaine de partenaires européens et africains, Emmanuel Macron a annoncé la fin des opérations Barkhane et Takuba au Mali, aboutissement d’une longue concertation pour accoucher de cette posture commune. Dès ce jeudi 17 février, on peut chanter le requiem de ces 2 opérations au Mali, et pour rester dans le langage de la navigation, ce retrait, selon le maître d’œuvre de cette décision Macron, indique 4 directions du sextant, de cet après-Barkhane et Takuba :

1) Une implication et un appui notable aux pays du Golfe de Guinée où frappe par intermittence ce terrorisme, tel le Bénin.

2) L’implication des populations civiles «premières cibles et premiers remparts» au cœur de la lutte contre le terrorisme via le développement avec par exemple l’Alliance pour le Sahel, avec les USA et 22 milliards d’engagement.

3) L’impératif de faire évoluer la présence militaire au Sahel, particulièrement au Mali, eu égard aux opinions, avec le retrait de Barkhane de Kidal, Tessalit et Tombouctou, tout en les déployant vers des cieux demandeurs.

4) «Nous ne pouvons pas rester engagés militairement auprès d’autorités de fait dont nous ne partageons ni la stratégie, ni les objectifs cachés …». La coexistence avec Wagner étant aussi impossible. Un retrait «coordonné» des 3 bases que sont Gao, Gossi et Menaka, durant une période de 4 à 6 mois est en branle. Pas moins de 2 400 militaires et matériels militaires à aménager. La MINUSMA sera toujours soutenue, et même l’opération Sabre basée à Kamboinsin au Burkina donnera toujours un coup de main au Mali en cas de besoin.

Départ du Mali pour mieux sécuriser le Sahel et le Golfe de Guinée ! Et officiellement pas de réaction malienne sur cette mise à exécution de la France et de l’Europe, et selon la volonté des autorités maliennes.

Ça c’est pour le Mali et le Sahel, mais au-delà, ce 6e Sommet UE-UA s’est appesanti sur 3 volets qui sont aussi cruciaux : santé, sécurité et stabilité. Avec la Covid-19 qui a mis sens dessus-dessous le monde entier, les initiatives COVAX et la fracture vaccinale Nord-Sud, ce fut l’occasion d’en parler et de voir la question sanitaire dans son ensemble. La sécurité ne tourne pas seulement autour de Barkhane et Takuba, il y a la migration, l’Europe de la défense …

Enfin, la stabilité, problématique valable en Afrique avec la vague de coups d’Etat au Mali, en Guinée et au Burkina, mais aussi, les bruits de guerre russo-ukrainienne, qui inquiètent l’Europe et les USA tous ces sujets sont sur la table de ce conclave UE-UA.

La REDACTION

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